Le meurtrier présumé des neuf personnes abattues dans une église de la communauté noire de Charleston aux États-Unis, a été arrêté à 400 km du lieu de la tuerie. Le président Obama s'est exprimé, pointant du doigt le port d'armes à feu dans le pays.
Dylan Roof, l’auteur présumé de la fusillade qui a fait neuf morts dans une église fréquentée par des Noirs américains de Charleston, en Caroline du Sud (sud-est des États-Unis), a été arrêté, jeudi en milieu de journée. Le jeune homme blanc de 21 ans a été appréhendé à Shelby, en Caroline du nord, lors d'un contrôle routier, a précisé le chef de la police de Charleston, Gregory Mullen.
"Il y a environ trente minutes nous l'avons arrêté à Shelby en Caroline du nord" à un peu moins de 400 km du lieu de la tuerie, a déclaré M. Mullen visiblement soulagé, au cours d'une conférence de presse. Les forces de l'ordre locales vont se rendre maintenant à Shelby pour interroger le suspect, a-t-il précisé.
La fusillade s'est produite vers 21 h, heure locale (1 h GMT) dans l'une des plus vieilles églises noires de la ville, l'Emanuel African Methodist Episcopal Church. L'individu s'est mêlé aux paroissiens pendant une séance d'étude de la Bible, une pratique extrêmement courante dans les églises du sud des États-Unis, avant de faire feu. Huit personnes sont décédées sur le coup, la neuvième a succombé à ses blessures dans l’hôpital où elle avait été transportée. Lors d’une conférence de presse mercredi soir, le chef de la police de Charleston avait évoqué un "crime hideux", à caractère "raciste".
itObama revient à la charge contre les armes à feu
Le procureur général a annoncé l’ouverture d’une enquête pour crime motivée par la haine, a annoncé jeudi Barack Obama, lors d’une conférence de presse. Le président américain, qui s’est exprimé après l’arrestation de Dylan Roof, a dénoncé des "crimes insensés". "Toute tuerie est une tragédie, mais il y a quelque chose de particulièrement terrible dans le fait que cela se soit passé dans un endroit où l’on cherche la paix", a-t-il déclaré.
Le président est ensuite revenu à la charge contre les armes à feu. "Nous devons admettre le fait que ce type de violence n'arrive pas dans d'autres pays développés", a-t-il déclaré, appelant une nouvelle fois à un meilleur encadrement des ventes d'armes. "L’heure est au deuil mais à un moment, le peuple américain devra régler cette question", a-t-il insisté.
"Le fait que cela ait eu lieu dans une église noire soulève évidemment des questions sur une page sombre de notre histoire", a-t-il encore ajouté. "Nous ne devons pas simplement penser à qui a commis ce meurtre mais au système, à l’idéologue qui a créé ce meurtrier. Nous devons travailler avec passion pour réaliser le rêve américain", a-t-il conclu avant de se retirer, sans répondre aux questions des journalistes.
La communauté noire éprouvée
Cette fusillade est en effet un nouveau coup dur pour la communauté noire aux États-Unis. Même s'il s'agit à Charleston d'un incident de nature très différente, elle avait déjà été très éprouvée depuis l'été dernier par plusieurs homicides commis par des officiers de police blancs contre des hommes noirs non armés dont celui de Baltimore.
Les réactions à l'attaque ont très rapidement afflué. La gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, a appelé pour sa part à la prière "en soutien aux victimes de cet acte incompréhensible".
Avec AFP