L'équipe de France féminine de football débute son mondial à 19 h, heure de Paris, face à l'Angleterre. Un rendez-vous essentiel pour les Bleues, qui veulent réussir leur entrée dans la compétition, accueillie par le Canada jusqu'au 7 juillet.
Pour les Françaises, l'heure est désormais venue. Les Bleues de Philippe Bergeroo, auréolées d'un statut de vainqueur potentiel, débutent, mardi 9 juin à Moncton (Canada), leur Coupe du monde face à l'Angleterre (19 h, heure de Paris), l'équipe face à laquelle elles s'étaient révélées au public il y a quatre ans.
C'était en 2011, à Leverkusen. L'équipe de France était menée 1-0 contre le cours du jeu par l'Angleterre, en quart de finale du mondial allemand. Un but somptueux d'Élise Bussaglia dans le temps additionnel l'envoyait en prolongation, avant un succès aux tirs au but.
Les Françaises allaient finalement finir quatrièmes de ce mondial mais elles s'étaient installées, un peu, dans le paysage médiatique et sont parvenues depuis à s'y maintenir.
"C'est un match qui restera pour le football féminin français", a ainsi estimé Bussaglia à quelques jours de ces retrouvailles avec l'Angleterre en ouverture d'un mondial où les Bleues sont en quête de titre, ou a minima de finale.
Une finale avant l'heure
Les joueuses de Philippe Bergeroo et les Anglaises peuvent déjà commencer le match à l'hôtel, puisque depuis vendredi elles partagent le même à Moncton, ville sans charme du Nouveau-Brunswick, où les habitants parlent... soit le français soit l'anglais.
"Deux équipes dans le même hôtel, c'est particulier. Après, il n'y a pas de problème, on est chacune à notre étage. Mais comme Eugénie (Le Sommer) est en photo sur tous les ascenseurs, c'est possible que ça les embête un peu. Du coup, comme elles sont au deuxième et nous au premier, elles font un peu de bruit", raconte avec le sourire la gardienne française Sarah Bouhaddi.
Comme la Colombie et le Mexique, leurs deux autres adversaires, semblent un peu en retrait, ce match face aux Anglaises est déjà le choc au sommet du groupe F pour des Françaises troisièmes au classement Fifa.
"On a un match important demain. On a fait une très bonne préparation et il n'y a pas d'excitation même si l'attente a été longue. Ça n'est pas encore notre jour, c'est mardi. Ca ne sert à rien de jouer le match avant", a relativisé, la veille, la capitaine Wendie Renard, 24 ans, et qui joue déjà sa deuxième Coupe du monde.
"On a fait une belle année 2014, donc il y a des attentes. On veut montrer qu'on peut renouveler ces exploits. Le jeu nous a permis d'en arriver là, donc on ne se met pas de pression inutile. On sait que quand on joue, on fait très mal", a ajouté la Lyonnaise.
La finition, clé de la réussite des Bleues
Pour faire mal, les Bleues ont aussi beaucoup insisté sur le réalisme offensif, ce boulet que traîne l'équipe de France depuis l'ère Bruno Bini et que Bergeroo n'a pas encore réussi à détacher.
"On a encore travaillé sur la finition. On sait qu'on a parfois du mal avec ça, c'est peut-être notre défaut", reconnaît la latérale Jessica Houara D'Hommeaux, qui s'attend elle aussi à "un bloc qui va nous attendre et à un match très physique".
"On sait aussi qu'elles ont une bonne attaquante, Jodie Taylor, qui n'a pas besoin de beaucoup d'occasions", a-t-elle prévenu.
Les Françaises se méfient donc, mais leurs ambitions et leurs résultats récents face aux meilleures équipes du monde les poussent naturellement à voir au-delà de l'Angleterre.
"L'ambition, c'est d'aller chercher le titre", a encore martelé l'attaquante Marie-Laure Delie. "Il y en a marre de terminer 2e ou 4e... surtout 4e. Il manque un titre au foot français". Mardi, dans toutes les têtes, l'Angleterre ne sera donc qu'une toute première étape sur le chemin qui mène à la victoire finale. Une étape toutefois essentielle pour bien lancer la compétition du clan français.
Avec AFP