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Référendum : les Luxembourgeois disent non au droit de vote des étrangers

Les électeurs luxembourgeois ont refusé, dimanche, d'étendre le droit de vote aux étrangers. La proposition s'inscrivait dans la politique de modernisation du Grand-Duché menée par le Premier ministre libéral Xavier Bettel.

C'est un refus clair et net. Les Luxembourgeois se sont massivement prononcés contre l'octroi du droit de vote aux étrangers, lors d'un référendum organisé dimanche 7 juin. Les résultats de 91 % des bureaux de vote donnent le "non" vainqueur à près de 78 %.

Alors que les étrangers représentent 46 % de la population du Grand-Duché, cette proposition, qui aurait été une première dans l'Union européenne, était soutenue par le Premier ministre libéral Xavier Bettel, qui souhaite moderniser le pays.

Le chef du gouvernement, un libéral de 42 ans élu fin 2013, a reconnu son échec. "Le message est clair et a été très bien compris. Ce n'est pas un succès pour les partis du gouvernement. On respectera le résultat", a-t-il indiqué lors d'une brève allocution.

La population profondément divisée

Cette mesure aurait accordé le droit de vote à quelque 35 000 personnes, en grande majorité originaires d'Europe, à commencer par les Portugais qui représentent 16,4 % de la population. Viennent ensuite les Français (7 %), Italiens (3,5 %), Belges (3,3 %) et Allemands (2,3 %). Les étrangers non européens représentent 7 % de la population. Parmi eux, les Capverdiens, les Nord-Américains et les Chinois sont les plus nombreux.

Le sujet divisait profondément la population luxembourgeoise, qui craint la dilution de son influence dans la société, alors que les étrangers sont déjà indispensables à l'économie très ouverte de ce pays enclavé entre la France, la Belgique et l'Allemagne.

En raison de leur moyenne d'âge, moins élevée que celle de l'électorat luxembourgeois, et de leur profil socio-professionnel - une majorité travaille dans le secteur privé tandis que de nombreux électeurs luxembourgeois sont dans la fonction publique -, l'octroi du droit de vote aux étrangers aurait profondément modifié le paysage politique.

Deux autres mesures étaient proposées lors de cette consultation populaire : l'abaissement à 16 ans de l'âge du droit de vote et sur la limitation des mandats de ministres à dix ans consécutifs. Elles ont également été largement rejetées.

Avec AFP et Reuters