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Un an après les élections européennes que son Parti démocrate (gauche) a remporté haut la main, Matteo Renzi le chef du gouvernement italien, espère asseoir son autorité à l’occasion des élections municipales et régionales de ce dimanche.

Matteo Renzi affronte dimanche 31 mai un nouveau test électoral en Italie à l’occasion d’élections régionales et municipales où 20 millions d’électeurs son appelés à se prononcer. Le chef du gouvernement espère remporter cette nouvelle bataille électorale afin de poursuivre son vaste champ de réformes économiques, sociales, judiciaires, éducatives contesté par les syndicats et l’opposition. "Il compte sur ces élections pour asseoir un peu plus son pouvoir", commente Natalia Mendoza, la correspondante de France 24 en Italie.

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Un an après le triomphe de son Parti démocrate (PD, gauche) aux élections européennes "qu’il a remporté haut la main" avec plus de 40 % des voix, Matteo Renzi a peu de chances de rééditer cette performance. Le PD contrôle déjà cinq des sept régions en jeu. Néanmoins, les instituts italiens de sondage prédisent que sa formation restera de loin le premier parti d’Italie. Le PD pourrait en effet profiter des premiers signes de reprise économique en Italie après trois ans de récession.

Scandale de corruption

Reste à surveiller le score du Mouvement 5-étoiles "qui pourrait créer des surprises", placé en deuxième position dans les sondages. Ce parti anti-système qui dénonce la classe politique traditionnelle, pense pouvoir profiter des scandales entourant le PD ou les partis de droite (Forza Italia, Ligue du Nord) pour marquer des points et rééditer la performance réalisée la semaine dernière en Espagne par le camp anti-austérité Podemos.

Car scandale, il y a. Le parti de Matteo Renzi compte en effet dans ses rangs un candidat dérangeant, Vincenzo De Luca, dont le nom apparaît dans une liste officielle, publiée vendredi 29 mai par la commission parlementaire, de personnes soupçonnées de lien avec la mafia. Puissant baron local, De Luca, favori du scrutin dans la région de Campanie, est accusé de corruption. Il a aussi été condamné pour abus de pouvoir lors de l’octroi d’un marché public d’incinération. Cette condamnation en première instance, dont il a fait appel, pourrait l’empêcher de siéger même en cas de victoire et ferait de lui un "impresentabili", littéralement un "imprésentable".

Berlusconi faible

Si la Campanie lui échappait, le PD devrait toutefois remporter des victoires confortables dans ses fiefs que sont la Toscane, où Matteo Renzi a été maire de Florence, l’Ombrie et les Marches, ainsi que dans les Pouilles.

La Ligue du Nord, parti d’extrême-droite, conservera probablement le contrôle de la Vénétie.

Quant à Silvio Berlusconi et son parti Forza Italia, ce scrutin sonne comme celui de la dernière chance. "Si Berlusconi enregistre des résultats vraiment mauvais, cela pourrait être sa fin politique", a ainsi estimé Giovanni Orsina, politologue à l'université Luiss de Rome, interrogé par l'AFP. Pour ne rien arranger, une trentaine d'élus de Forza Italia ont déjà annoncé leur départ pour rejoindre son ex-dauphin, Raffaele Fitto, devenu le plus virulent contestataire du vieux chef.

Aucune estimation ne sera diffusée à la fermeture des bureaux de vote à 23h00 (21h00 GMT) et les résultats devraient ensuite parvenir progressivement dans la matinée de lundi.

Avec Reuters