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Intimidations, agressions, exécutions extra-judiciaires... Au Burundi, la Ligue des jeunes du parti présidentiel est accusée de servir de forces supplétives au pouvoir. L'ONU parle même d'une milice agissant "en toute impunité". Reportage.

Depuis le début des manifestations au Burundi, les membres de la Ligue des jeunes du parti présidentiel sont régulièrement pointés du doigt. Selon les opposants à une troisième candidature du président sortant Pierre Nkurunziza, les Imbonerakure, comme on les appelle, multiplient intimidations et agressions. Selon eux, Ils prêteraient même main forte à la police dans la répression des manifestations. L'ONU les a publiquement décrits comme une "milice" exécutant "en toute impunité" les basses œuvres du parti au pouvoir.

À Bujumbura, la capitale, nombreux sont les témoignages qui font état d’exactions commises par la Ligue des jeunes. "Les Imbonerakure, c'est tout simplement une milice au sens propre et figuré, indique Vital Nshimirimana, leader de la société civile. C'est une milice qui s'est développée, parce que c'est tout simplement une émanation des pouvoirs publics. C'est une milice à laquelle on garantit l'impunité et qui d'ailleurs reçoit des appuis. Matériels et logistiques."

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Mais toutes ces accusations sont balayées par le parti au pouvoir qui évoque de simples militants. "Il y a des rumeurs qui circulent ici et là comme quoi les Imbonerakure sont armés, comme quoi ils travaillent avec des policiers, comme quoi ils ont des uniformes, mais ce sont des rumeurs parce que nous, au niveau des Imbonerakure que nous représentons, nous sommes contre toute détention illégale d'armes", assure Denis Karera, président des Imbonerakure.

La Ligue des jeunes revendique des centaines de milliers de membres. Depuis début avril, plus de 110 000 Burundais ont fui dans les pays voisins. Nombre d'entre eux disent craindre les menaces et les violences des Imbonerakure.