Un soldat a ouvert le feu, lundi, sur la base militaire de Bouchoucha, à Tunis, faisant au moins sept morts et dix blessés, a annoncé un porte-parole de l'armée tunisienne. Pour le ministère de l'Intérieur, il ne s'agit pas d'un acte terroriste.
Un soldat tunisien a ouvert le feu sur d'autres militaires, lundi 25 mai, à la base de Bouchoucha à Tunis. Il a tué au moins sept personnes et blessé une dizaine d'autres militaires avant d'être abattu, ont rapporté un porte-parole de l'armée et une source proche des services de sécurité tunisien.
On ignore pour le moment ce qui a motivé ses coups de feu. L'attaque n'est cependant pas "une opération terroriste", a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui. À la suite de la fusillade, une école du quartier, située non loin du Bardo, a été évacuée lundi matin.
it
Selon le correspondant de France 24 en Tunisie, Sandro Lutyens, "le tireur est un caporal chef de l’armée d’environ 30 ans. Selon le ministère de la Défense, il souffrait de problèmes familiaux et avait montré un comportement anormal. L’armée lui avait interdit de porter une arme".
L'auteur de l'attaque aurait donc poignardé l'un de ses collègues, afin de lui prendre son arme avant de tirer de "nombreux coups de feu", rapporte encore le journaliste.
Belhassen Oueslati, porte-parole du ministère de la Défense, a identifié l'auteur des faits comme le caporal Mehdi Jmaï, né en 1979 et qui servait dans l'armée depuis 1999. Il a assuré que "toutes les hypothèses" allaient être vérifiées, y compris la piste "terroriste".
Peu après la fusillade, un journaliste de l'AFP a vu une ambulance sortir, sirène hurlante, de la caserne de l'armée nationale. La Brigade antiterroriste (BAT), unité d'élite du ministère de l'Intérieur, a été déployée sur les lieux.
Des policiers avec des chiens patrouillaient dans ce quartier résidentiel où se trouvent deux autres casernes de la police. Deux hélicoptères de l’armée ont également survolé le secteur, tandis que des policiers fouillaient une mosquée des environs et inspectaient les véhicules sur l’axe reliant le Bardo à la base.
Le pays en alerte
Ce drame survient alors que "les Tunisiens se remettaient à peine de l’épisode du Bardo, il y a deux mois", explique Sandro Lutyens. Le pays est toujours en alerte suite à cette attaque, le 18 mars dernier, où 21 étrangers ont été tués.
"L’armée a été en première ligne dans le combat contre des cellules terroristes, elle est aussi une institution très respectée, car elle a notamment protégé les citoyens lors de la révolution de 2011", ajoute le journaliste.
Depuis la révolution de janvier 2011, le pays fait face à l'essor d'une mouvance jihadiste armée, en particulier à la frontière avec l'Algérie où des heurts réguliers ont lieu entre hommes armés et militaires. Quelque 70 soldats et policiers ont été tués ces quatre dernières années dans des affrontements et des embuscades.
Par ailleurs, la Tunisie est confrontée aussi au chaos grandissant dans la Libye voisine, où des groupes armés s'affrontent depuis des mois, permettant notamment l'émergence de l'Organisation de l'État islamique. Ainsi, les deux assaillants du musée du Bardo avaient été formés aux armes en Libye.