En visite à Genève pour apporter son soutien à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui estime possible la production d'un vaccin d'ici un an, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à rester vigilant.
AFP - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé possible mardi la production en un an de près de 5 milliards de doses de vaccin en cas de "pandémie" de la grippe porcine, qui continue son alarmante progression dans le monde et plus particulièrement au Japon.
Pour le quatrième jour consécutif, un millier de malades supplémentaires du virus A(H1N1) ont été diagnostiqués en 24 heures sur la planète, avec 9.830 personnes contaminées et 79 morts dans 40 pays, selon un dernier bilan fourni mardi par l'OMS.
La directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, a lancé lundi devant l'Assemblée des 193 membres de son organisation une ferme mise en garde. "Le virus nous a peut-être accordé un répit, mais nous ne savons pas pour combien de temps. Personne ne sait si ce n'est pas le calme avant la tempête", a-t-elle prévenu.
En visite à Genève pour apporter son soutien à l'OMS, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est rendu au quartier général souterrain d'où l'OMS coordonne la riposte internationale à l'offensive du virus. Il a appelé les pays membres de l'OMS à rester "vigilants, attentifs au moindre signe" de propagation du virus.
Près de 4,9 milliards de doses de vaccin contre le virus pourraient être produites en un an, selon des prévisions de l'OMS présentées à des responsables d'importants groupes pharmaceutiques, dont Sanofi, Solvay, GSK et Novartis.
A ce jour, il n'existe pas de vaccin contre le virus A(H1N1), peu virulent mais qui pourrait cependant muter en une souche "beaucoup plus dangereuse", notamment s'il échange du matériel génétique avec le virus aviaire H5N1, craignent les experts de l'OMS.
Une fois un vaccin trouvé et la fabrication lancée, l'organisation onusienne table sur une production de 94,3 millions de doses par semaine.
Le groupe suisse Novartis a affirmé mardi attendre le feu vert de l'OMS pour démarrer la production à grande échelle du vaccin, estimant à quatre mois le délai nécessaire pour sa mise au point.
Selon l'autorité sanitaire mondiale, c'est le passage en alerte maximale de niveau six qui donnera le coup d'envoi à cette production de vaccins.
L'état d'alerte de niveau 5, décrété le 29 avril, reste pour l'instant maintenu, signifiant "l'imminence" d'une pandémie. Le passage en phase 6 marquerait la reconnaissance de la première grande pandémie grippale du XXIe siècle, constatant la propagation du virus sur la surface du globe sans préjuger de la gravité de la maladie.
La phase 6 pourrait être décrétée dans les prochains jours, avec la propagation rapide du virus au Japon, possible premier "foyer autonome de contamination" en dehors du continent américain où la maladie avait fait son apparition en mars.
En vingt-quatre heures, près d'une trentaine de nouveaux cas de grippe porcine ont été confirmés par les autorités japonaises à Osaka et Kobe (ouest), avec un total de 191 malades.
Plus de 4.400 écoles ont été fermées dans la région pour tenter de freiner la propagation du virus.
Aucun malade n'a pour l'instant été détecté dans la mégalopole du grand Tokyo, qui avec ses quelque 36 millions d'habitants constitue l'agglomération la plus peuplée du monde, et où la propagation du virus est cependant "quasi certaine", selon des spécialistes.
Aux Etats-Unis, où la maladie a déjà fait six morts, des analyses étaient en cours pour déterminer si un bébé de 16 mois décédé à New York avait contracté le virus. Lundi le cap des 5.000 cas avait été dépassé dans ce pays.
Après le Canada la veille, la Suède a levé mardi sa recommandation de ne pas se rendre au Mexique.