Xavier Niel en a rêvé, Patrick Drahi est en passe de le faire. Le milliardaire à la tête de la holding luxembourgeoise Altice (maison mère de Numericable) s'est offert 70 % du câblo-opérateur américain Suddenlink Communications.

Cette opération, qui valorise le groupe américain à 9,1 milliards de dollars (8,22 milliards d'euros), permettra au groupe franco-luxembourgeois de mettre un premier pied aux États-Unis lorsque le rachat sera finalisé. Cet accord intervient huit mois, presque jour pour jour, après l'échec du Français Illiad (propriétaire de Free) à racheter l'opérateur télécom américain T-Mobile.

Mais la cible de Patrick Drahi est autrement plus modeste que celle qui était dans le collimateur de Xavier Niel. Suddenlink Communications n'est que le septième câblo-opérateur américain. Il compte 1,5 million d'abonnés dans une quinzaine d'États.

Cap sur Time Warner Cable ?

Suddenlink Communications pourrait, cependant, être un cheval de Troie pour Patrick Drahi qui nourrirait des ambitions bien plus importantes, d'après le "Wall Street Journal" et la chaîne économique Bloomberg. Altice aurait en effet débuté des discussions avec Time Warner Cable pour un éventuel rachat, d'après ces médias.

Fort de 11 millions d'abonnés, le numéro 2 des opérateurs américains cherche activement un partenaire depuis que le rapprochement avec Comcast a capoté fin avril 2015. L'autorité de la concurrence américaine avait jugé qu'une fusion entre ces deux géants créeraient une situation de quasi-monopole sur le marché du câble national.

Il y aurait donc une carte à jouer pour le Français qui ne devrait pas se voir opposer la carte de l'enfreinte à la concurrence. Mais pour acquérir un poids lourd comme Time Warner Cable, Altice devra trouver plus de 40 milliards de dollars (36 milliards d'euros). Un montant qui pourrait effrayer les éventuels prêteurs. Surtout que le rachat de SFR a déjà fait grimper la dette de l'empire de Patrick Drahi de 30 milliards d'euros.

Avec Reuters