L’organisation de l’État islamique a affirmé dimanche soir contrôler la totalité de la ville de Ramadi. Ils avaient pris plus tôt un quartier général militaire de la province après deux jours de combats meurtriers, faisant 500 morts.
Les combattants de l'organisation de l'État islamique (EI) se sont emparés d'un des derniers quartiers de Ramadi, ville du centre de l’Irak encore tenu par les forces gouvernementales irakiennes quelques heures plus tôt dimanche. Ils s’étaient un peu plus tôt emparés d'une base militaire stratégique installée dans les environs de la ville selon les services de sécurité irakiens.
Des membres des forces de sécurité ont dit s'être retirés de cette base lorsque les insurgés ont donné l'assaut. Ils seraient désormais encerclés dans une zone située à l'ouest de Ramadi.
Le groupe islamiste affirme depuis dimanche soir contrôler la totalité de la ville, ce à quoi le Premier ministre irakien a répondu que les troupes irakiennes allaient "tenir leurs positions" face au groupe islamiste. Impossible de vérifier l’état des forces en présence, même si le gouverneur de la province a admis que Ramadi était en train de tomber aux mains de l’EI.
Les combats ont fait environ 500 morts en 2 jours parmi les civils, les forces de sécurité et les jihadistes, selon des responsables irakiens.
"C’est une catastrophe pour le gouvernement, commente Anne-Sophie Le Mauff, correspondante à Bagdad, car il s’agit d’une capitale provinciale, l’une des plus grande de l’Irak frontalière avec l’Arabie Saoudite. C’est une zone désertique qui permet à l’EI de se rapprocher de Bagdad et de conforter ses positions à Falloujah, une ville que les autorités irakiennes souhaitaient reprendre".
Les forces alliées avaient pourtant mené sept opérations aériennes près de Ramadi sur une période de 24 heures s'achevant dimanche, soit le plus intense pilonnage sur une région depuis le début de la campagne en Syrie et en Irak.
itPalmyre pour l’instant préservée en Syrie
En Syrie voisine, où l'EI s'est également emparé de vastes territoires, le groupe a en revanche été repoussé à l'extérieur de Palmyre. "La menace est avortée" a indiqué le gouverneur de Homs, province dont fait partie Palmyre.
Mais le risque demeure car les jihadistes sont présents presque tout autour de la ville, et notamment à un kilomètre du célèbre site archéologique de Palmyre "Les ruines n'ont pas subi de dommages mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas être inquiets", a déclaré le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim.
Ce site fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique et comporte notamment des colonnades torsadées romaines, des temples et des tours funéraires.
"Palmyre est un objectif symbolique pour le groupe islamique, c’est important pour eux de frapper les esprits en prenant le contrôle d’une cité culturellement importante, rappelle Hala Kodmani. Mais il s’agit surtout pour eux de prendre le contrôle d’un endroit stratégique, et notamment sur un champ de gaz très important dans la région".
Avec Reuters et AFP