
Manuel Valls a rejeté samedi l’idée d’instaurer des quotas de migrants dans l’Union européenne. Le Premier ministre a, en revanche, prôné la mise en place de garde-frontières européens.
Le Premier ministre français, Manuel Valls, s’est opposé samedi 16 mai, lors d'un déplacement à Menton, dans les Alpes Maritimes, à l’instauration de quotas de migrants dans l’Union européenne (UE). "Ceci n’a jamais correspondu aux propositions françaises", a-t-il déclaré, réclamant par ailleurs une "politique de l’asile" pour l’Europe.
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Le plan d'action pour l'immigration et l'asile présenté mercredi par la Commission européenne prévoit des quotas obligatoires pour assurer une distribution équitable des réfugiés et, en cas de crise, un transfert des demandeurs d'asile entre les États de l'UE. Le but est d’alléger le fardeau d'États comme l'Italie ou la Grèce, et d'offrir 20 000 autres places réparties dans l'Union à des personnes identifiées dans les zones de crise comme ayant besoin d'une telle protection.
Une initiative loin de plaire à Manuel Valls, qui estime que les États européens en première ligne devront pour leur part assumer leur responsabilité et trier les migrants irréguliers à renvoyer dans leurs pays d'origine et les candidats à l'asile, dont les demandes doivent être instruites sur place.
Cinquante-quatre passeurs arrêtés depuis le début de l’année
"L'asile est un droit, attribué selon des critères internationaux [...] C'est aussi pour cette raison que le nombre de ses bénéficiaires ne peut faire l'objet de quotas", a fait valoir le Premier ministre.
Tout en saluant cette prise de position sur les quotas, le député-maire (UMP) de Nice Christian Estrosi a déploré "le manque de réactions immédiates et concrètes" face à l'afflux de migrants dans la région. Entre lundi et jeudi, les forces de l'ordre ont interpellé dans les Alpes-Maritimes 944 migrants, selon des chiffres du préfet. Depuis le début de l'année, 54 passeurs ont également été arrêtés.
Député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti a quant à lui assuré sur Twitter avoir demandé à Manuel Valls "le rétablissement des contrôles aux frontières" pour faire face à "la pression migratoire à Menton".
Manuel Valls a rappelé que deux unités mobiles de CRS et de gendarmerie étaient mobilisées dans le département pour prêter main forte aux forces déployées localement.
"Depuis le début de l'année, 54 passeurs ont été interpellés et trois filières démantelées", a-t-il affirmé. "Et sur les 6 000 personnes qui ont passé la frontière, près des deux tiers ont été reconduites."
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, également présent à Menton, a, pour sa part, dit avoir donné instruction à la direction générale de la police nationale d'adapter "en continu" le dispositif de contrôle.
En meeting près de Montpellier, le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, s'est, quant à lui, prononcé pour la mise en oeuvre d'un "Schengen 2" : "Il faut changer les conditions d'accueil des migrants, et ensuite définir les conditions de la solidarité. Il faut un Schengen 2. Nous sommes un pays ouvert, d'un point de vue géographique. Mais la question migratoire est posée", a jugé l'ex-président de la République.
Avec AFP et Reuters