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Après 17 saisons à Liverpool, Gerrard a fait ses adieux à Anfield

Après dix-sept années de bons et loyaux services, dont douze en tant que capitaine, Steven Gerrard a joué son dernier match à Anfield, samedi soir. Une défaite anecdotique face à Crystal Palace (1-3) pour celui qui a tout connu avec Liverpool.

À Anfield, samedi après-midi, c'est une page longue de 17 années qui s'est refermée. L'inamovible capitaine du club de Liverpool, Steven Gerrard, y a disputé sa dernière rencontre, face à Crystal Palace. Une défaite (1-3) presque anecdotique, puisque les Reds avaient déjà perdu tout espoir de décrocher la quatrième place de la Premier League, synonyme de qualification pour la Ligue des champions.

Mais la fin de carrière de Gerrard à Liverpool – il rejoindra cet été le Los Angeles Galaxy (MLS) – restera à l'image de cet épilogue, en demi-teinte, surtout au vu du talent de ce joueur, véritable ambassadeur du club. Gerrard aura tout connu sous le maillot rouge.

En fin de saison, il deviendra, avec 708 matches, le 3e joueur le plus utilisé des Reds derrière Ian Gallaghan et Jamie Carragher. Mais il est indéniablement celui qui aura laissé la plus grande empreinte sur le jeu des Reds, dont il a porté le brassard douze années durant.

"Je pense que c'est lui le meilleur, reconnaissait ainsi son ancien coéquipier Carragher en 2012, car Dalglish, Souness, Rush (les autres idoles des années 1980, NDLR) jouaient ensemble dans une équipe immense, et lui pas toujours".

Et dire qu'il avait dû forcer la main de son club pour passer pro en 1997, en allant faire un essai... chez Manchester United, le rival de toujours !

Gerrard était arrivé à huit ans au club, juste après le drame de Hillsborough, qui avait emporté en 1989 son cousin de 10 ans, présent parmi les 96 victimes piétinées dans une tribune du stade de Sheffield.

Avec son club de cœur, Gerrard aura en tout cas remporté tout ce qu'il est possible de gagner en club, dont la Ligue des champions en 2005, y allant de son but lors d'une finale épique, décrochant le titre de meilleur joueur en prime. Le milieu de terrain aura tout gagné, ou presque... Seul manquera à l'appel un titre de champion national, dernier trophée qui s'est à maintes reprises dérobé à lui.

Maudit jusqu'au bout, l'authentique Scouser, né à dix kilomètres d'Anfield, a cru son heure venue en 2014, mais une glissade contre Chelsea à trois journées de la fin a provoqué la chute du leader et la sienne.

17 years 708 Appearances 185 Goals 10 Trophies 1 STEVEN GERRARD pic.twitter.com/aEpMQf25v9

— Anfield Chat (@TheAnfieldChat) 16 Mai 2015

Une fidélité sans faille

Le traumatisme de l'élimination de l'Angleterre au premier tour du Mondial brésilien peu après l'a forcé à reconnaître qu'il s'agissait des "trois pires mois de sa vie".

Malgré ses 114 sélections - le troisième meilleur bilan anglais - Gerrard n'aura donc rien remporté en sélection, avec laquelle il a disputé trois Coupes du monde et autant de Championnats d'Europe. Tout avait pourtant idéalement commencé avec un premier but splendide en 2001, un soir de démonstration en Allemagne (5-1).

À Liverpool, passé du statut d'inamovible capitaine à remplaçant au fil de cette saison, Gerrard a été exposé ces derniers mois au feu des critiques en raison de son déclin. Et il a terminé de gâcher sa tournée d'adieux en se faisant exclure au bout de 38 secondes lors de son dernier match à Old Trafford, en mars, face au rival mancunien.

Milieu "box to box", complet du temps de sa splendeur et quand son dos l'épargnait, Gerrard, que Zidane avait adoubé comme "meilleur joueur du monde" en 2009, laisse un héritage énorme dans ce secteur de jeu ainsi que l'empreinte d'un joueur de classe.

Aligné aux postes d'ailier, de récupérateur, de meneur derrière l'attaquant, voire occasionnellement de latéral, il a imposé partout son engagement, sa générosité, au service d'un club qu'il a toujours refusé de quitter, même quand il tanguait.

Une anomalie moderne que Chelsea, l'Inter Milan, le Bayern Munich ou le Real Madrid ont bien tenté de bousculer, mais jamais Gerrard n'a plié. Cette attitude lui vaut du côté d'Anfield une reconnaissance et un respect éternels.

"Steven Gerrard est certainement mon plus cher ennemi, celui qui a fait de moi un meilleur entraîneur, a déclaré le manager de Chelsea José Mourinho, qui a tenté de le débaucher à trois reprises. J'ai aussi appris avec mes meilleurs adversaires, pour les problèmes qu'ils m'ont posés en jouant contre eux."

Car Gerrard, c'est aussi un stratège, un relais sur le terrain pour un manager... et qui n'exclut pas, d'ailleurs, de revenir un jour à Anfield, mais cette fois sur le banc.

Avec AFP