La fin de saison aura bien lieu dans le championnat espagnol : la justice a décidé de suspendre une grève des joueurs annoncée pour ce week-end. Ils voulaient protester contre une réforme des négociations des droits de télévision.
Les amateurs de football espagnols sont rassurés. Le match de dimanche entre l’Atletico Madrid et le FC Barcelone, au terme duquel le Barça pourrait être sacré, aura bien lieu. Un tribunal de Madrid a en effet suspendu jeudi 14 mai une grève des joueurs annoncée pour ce week-end.
La justice a accepté la demande de suspension présentée par la Ligue de football professionnel (LFP), estimant que ce mouvement empêcherait de jouer les matchs de première et deuxième division, provoquant "un grave désordre dans l'organisation" du championnat. Elle explique également qu'il bouleverserait les "engagements internationaux de l'Espagne et des clubs, de même que les dates de vacances des footballeurs, sans oublier que l'Association des footballeurs (AFE) a annoncé qu'elle se réservait le droit de prolonger la grève initiale".
Une réforme du mode de négociation des droits de télévision des matchs espagnols, qui ont rapporté 800 millions d'euros en 2013-2014, est à l’origine de ce conflit. Jusqu’à présent, les clubs négociaient chacun de leur côté. En toute logique, les grands comme le FC Barcelone et le Real Madrid s'en tiraient mieux financièrement que les clubs moins connus.
Le pactole des droits TV
Pour éviter ces déséquilibres, le gouvernement a adopté fin avril un décret prévoyant une centralisation de la vente de ces droits. Mais la Fédération espagnole de football (RFEF), ainsi que le syndicat des joueurs, ont immédiatement contesté ces nouvelles règles. La première s’est dite mécontente du rôle secondaire dont elle hérite, tandis que les footballeurs réclament notamment un partage plus équilibré des droits entre première et deuxième division. Ils veulent aussi avoir l’assurance que les fonds tirés des droits TV pourront couvrir les arriérés de salaires de joueurs alors que certains clubs sont asphyxiés par leurs dettes.
D'après l'avocat de la LFP, le syndicat des joueurs aurait en réalité déposé le préavis de grève pour réclamer des avantages salariaux qui n'ont rien à voir avec le décret. Pour de nombreux observateurs, le conflit serait en revanche plus une question personnelle entre Javier Tebas, le président de la LFP et Angel Maria Villar, celui de la RFEF. Tebas accuse Villar, qui l'aurait un jour traité de "connard", de se comporter comme "un seigneur féodal".
En cas de grève, les pertes encourues étaient chiffrées à 50 millions d’euros par journée, selon le président de la Ligue.
Avec AFP