
Alors que les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis lundi à Bruxelles pour trouver une issue à la crise grecque, Athènes a versé lundi 750 millions d'euros au FMI pour honorer ses engagements. Mais un accord se fait attendre.
Les négociations entre l’Eurogroupe et la Grèce vont dans le bon sens, mais le chemin menant à un accord semble encore long. Alors que les ministres des Finances de la zone euro se réunissaient, lundi 11 mai, en fin de journée à Bruxelles, la Grèce a annoncé qu’elle avait effectué un paiement d'environ 750 millions d'euros au Fonds monétaire international (FMI).
"La Grèce tiendra toujours ses engagements envers ses créanciers et c'est évidemment ce que nous ferons une fois de plus demain", avait prévenu, dimanche, le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, à son arrivée à Bruxelles.
Un effort d’Athènes que les ministres des Finances ont tous tenu à saluer. Ils ont, par ailleurs, souligné la nécessité d’effectuer des "efforts supplémentaires afin de surmonter les désaccords qui persistent".
Un accord conclusif peu probable
Mais cette avancée, très attendue des créanciers, ne permettra pas pour autant de trouver un accord avec l'Eurogroupe. La réunion de la zone euro "ne sera probablement pas conclusive", a d'ailleurs estimé Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques. "C'est une réunion importante: elle va permettre de vérifier les intentions de la partie grecque" et de "rassurer l'Eurogroupe", a-t-il néanmoins ajouté.
L'absence d'accord sur un programme détaillé de réformes pourrait priver la Grèce de quelque 7,2 milliards d'euros d'aide et la menacer d'un défaut de paiement sur ses prochaines échéances.
L'Allemagne, l'un des pays les plus réticents à des concessions envers Athènes, a, quant à elle, infléchi sa position sur l'un des aspects politiques du dossier : son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé qu'un référendum en Grèce sur les réformes économiques pourrait favoriser la conclusion d'un accord.
Le spectre du "Grexit" s’éloigne
Les partenaires d'Athènes se sont jusqu'à présent opposés à une telle hypothèse, estimant que soumettre l'issue du plan d'aide au choix des électeurs risquerait de déstabiliser les marchés financiers et de précipiter un effondrement du système bancaire grec.
Aujourd'hui, certains observateurs estiment qu'un tel scrutin pourrait permettre à Alexis Tsipras de revenir sur certaines de ses promesses électorales, facilitant ainsi un compromis.
Dans l'immédiat, des responsables de la zone euro estiment que la Grèce pourra faire face à ses obligations jusqu'à la fin mai puisqu'elle a obligé les entreprises publiques, les administrations et les collectivités locales à transférer leur trésorerie à la banque centrale.
Mais ils ajoutent que les discussions doivent aboutir au plus tard à la fin du mois pour permettre qu'un accord soit soumis au Parlement de chacun des pays où cette procédure est indispensable, afin que les 7,2 milliards d'euros d'aide en suspens puissent être versés avant la fin du plan d'assistance en cours, le 30 juin.
Selon un sondage publié lundi par le quotidien "Ton Syntakton", 76,9 % des Grecs veulent que leur pays reste dans la zone euro, 19,2 % seulement d'entre eux préférant un retour à la drachme, ancienne monnaie grecque.
Avec Reuters et AFP