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Massacres au Nord-Kivu : sept personnes tuées en périphérie de Beni

Sept personnes ont été assassinées en périphérie de la ville de Beni, à l’est de la République démocratique du Congo. Depuis octobre, la région est la cible d’une série de massacres qui a déjà fait plus de 300 morts.

Les corps de sept personnes ont été retrouvés, samedi 9 mai, dans le territoire de Beni, dans la région du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo. Les massacres se multiplient dans cette région depuis le mois d’octobre. Trois cents personnes y ont déjà perdu la vie.

En fin de matinée, Julien Paluku, gouverneur de la province troublée du Nord-Kivu, a expliqué que ce sont "sept corps" qui ont été retrouvés et que les victimes ont été "tuées à la machette et à la hache". "Jusque-là, on ne sait pas" si elles "ont été tuées par les ADF [|Allied Democratic Forces ndlr]", les rebelles musulmans ougandais des Forces démocratiques alliées, a souligné le gouverneur.

La tuerie découverte samedi s'est déroulée non loin d'une base de l'armée congolaise et de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), chargée de la protection des civils et de lutter contre les dizaines de groupes armés locaux et étrangers qui sévissent, parfois depuis vingt ans, dans l'est du Congo.

La sécurité se dégrade au Nord-Kivu

Les récents assassinats ne "démontrent pas une impuissance de la Monusco ou des FARDC [Forces armées de la République démocratique du Congo, NDLR]", a insisté Julien Paluku. "Nous avons affaire à des actes terroristes : ils viennent dans un petit village isolé, ils tuent, ils repartent. C'est ça leur mode opératoire", a-t-il précisé.

Ce drame s'est produit, alors que la sécurité se dégrade au Nord-Kivu. Mardi, deux casques bleus et deux civils ont été tués dans une embuscade tendue par de présumés ADF. Lundi, un hélicoptère de l'ONU a essuyé des tirs d'éléments non identifiés, forçant l'appareil à atterrir d'urgence.

Les rebelles de l'ADF sont présents depuis 1995 dans une région montagneuse du territoire de Beni, où ils sont accusés de commettre de graves exactions contre les civils (meurtres, enrôlements d'enfants, pillages...) et de se livrer à un trafic de bois très lucratif.

L'armée congolaise a affirmé que, dans la nuit du 24 au 25 avril, ses hommes avaient abattu Kasada Karume, numéro trois des ADF.

En avril, le chef de cette rébellion, Jamil Mukulu, avait été arrêté en Tanzanie. L'Ouganda, qui le recherche pour une série de crimes incluant des actes "terroristes" et des meurtres, a demandé son extradition, a annoncé mercredi la police ougandaise.

Avec AFP