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Après avoir évoqué la possibilité d'une trêve humanitaire au Yémen, l'Arabie saoudite a précisé, vendredi, que celui-ci entrerait en vigueur le 12 mai. Une annonce précédée d'un raid de la coalition arabe contre un fief des rebelles houthis.

Selon l'agence saoudienne SPA, la coalition a frappé dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 mai à Saada, bastion rebelle dans le nord frontalier de l'Arabie saoudite. Des centres de contrôle, un site de communications et une usine fabriquant des mines étaient visés. Plusieurs cibles ont été "détruites".

C'est depuis cette région que les Houthis ont lancé en juillet 2014 leur offensive qui leur a permis de s'emparer de vastes zones du centre et de l'ouest du Yémen, pays pauvre et instable de la péninsule arabique, dont la capitale est Sanaa.

Les avions de la coalition ont également largué des tracts demandant aux habitants de Saada de quitter la ville, en soulignant que les routes seraient épargnées jusqu'au coucher du soleil. Un grand nombre de familles en fuite sont arrivées dans la journée à Sanaa, selon un correspondant de l'AFP.

Le conflit au Yémen a débordé au-delà des frontières avec des bombardements rebelles sur la région saoudienne de Najrane qui ont tué dix civils cette semaine et des échanges de tirs ont coûté la vie, depuis fin mars, à douze militaires saoudiens.

Le porte-parole saoudien de la coalition, Ahmed al-Assiri, avait, quelques heures avant les raids à Saada, prévenu que les rebelles avaient franchi une "ligne rouge" avec leurs attaques transfrontalières. "L'équation a changé et ils vont le payer cher".

Pas de réponse des rebelles

Dans la soirée de vendredi, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, à Paris, dans le cadre d'une rencontre avec ses homologues du Conseil de coopération du Golf, a proposé d'entamer un cessez-le-feu humanitaire à compter du 12 mai au Yémen. Une offre qu'il avait déjà faite la veille.

"Nous avons décidé que le cessez-le-feu commencerait mardi 12 mai à 23 h locales et durerait cinq jours, renouvelable s'il est respecté", a déclaré M. Jubeir lors d'une conférence de presse avec le secrétaire d'État américain John Kerry, à l'issue de la rencontre à Paris.

Il a cependant précisé que cette trêve ne serait mise en œuvre que si les rebelles houthis et leurs alliés s'engageaient à le respecter.

Les Houthis n'avaient toujours pas répondu vendredi, alors que la situation humanitaire est jugée "catastrophique" par les ONG et l'ONU en raison des pénuries de carburant qui menacent le fonctionnement des hôpitaux et la distribution des secours.

Plus de 1 400 personnes ont péri depuis la mi-mars

En Iran, rival chiite du royaume sunnite saoudien et soutien des rebelles yéménites houthis, des milliers de personnes ont manifesté vendredi pour dénoncer les raids de la coalition arabe mêlant aux slogans habituels "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël" celui de "Mort à la famille saoudienne".

Les tensions entre Téhéran et Riyad, qui accuse l'Iran d'avoir des ambitions hégémoniques dans la région, ont été exacerbées par le lancement, le 26 mars, de la campagne aérienne arabe destinée à empêcher les Houthis de prendre le contrôle de l'ensemble du Yémen.

Cette campagne a certes réduit les moyens militaires des Houthis, mais n'a pas brisé leur résistance et ne les a pas poussés à céder du terrain. Plus de 1 400 personnes ont péri depuis la mi-mars dans le conflit.

La coalition continue de bombarder d'autres régions du pays, surtout Aden, la capitale du sud en proie à des combats entre insurgés et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui a fui la ville en mars devant la progression des Houthis, pour se réfugier à Riyad.

Alors qu'aucune solution n'est en vue, le nouveau médiateur de l'ONU Ismail Ould Cheikh Ahmed se trouvait cette semaine à Riyad pour tenter de lancer des négociations.

Avec AFP