
L'armée du Sri Lanka annonce que le chef des Tigres tamouls, Velupillaï Prabhakaran, a été tué par les militaires lors d'une embuscade, alors qu'il tentait de s'échapper à bord d'une ambulance de la minuscule poche du nord-est de l'île.
Les forces gouvernementales sri-lankaises ont déclaré leur victoire, lundi, sur les Tigres tamouls et annoncé qu’elles contrôlaient désormais la totalité du territoire de l’île.
L’armée sri-lankaise a affirmé avoir abattu Velupillaï Prabhakaran, le chef suprême des Tigres tamouls, alors qu’il tentait de fuir avec deux de ses lieutenants à bord d’une ambulance.
Le général Sarath Fonseka, le chef de l’armée de terre sri-lankaise, a annoncé la fin des combats ainsi que la défaite des rebelles tamouls. "Toutes les opérations militaires ont été stoppées grâce à la prise du dernier bout de territoire" de moins d'un kilomètre carré dans le nord-est qui était encore contrôlé par les Tigres tamouls, a-t-il annoncé dans un communiqué.
Venant s’ajouter à la mort du chef des Tigres tamouls, l'armée affirme que son fils de 24 ans, Charles Anthony, a également été tué.
Trois autres corps auraient été retrouvés: ceux du chef de la vitrine politique de la rébellion, B. Nadesan, du chef du secrétariat à la paix du LTTE, S. Puleedevan, et du dirigeant S. Ramesh.
Le récit des autorités sri-lankaises mérite cependant d’être nuancé, met en garde l’envoyé spécial de FRANCE 24 à Colombo, Philippe Levasseur. "Ce scénario de Prabhakaran qui fuirait comme un lâche et abandonnerait les siens caché dans une ambulance arrange beaucoup les autorités, explique-t-il. Elles vont tout faire dans les jours qui viennent pour éviter que Prabhakaran ne devienne un héros, un martyre de la cause tamoule."
Selon l’ONU, il y a eu 6 500 morts depuis janvier
Selon Philippe Levasseur, les civils continuaient à fuir, lundi, la zone où les derniers combats se sont déroulés. "Tous les villages de la zone ont été bombardés, rapporte-t-il, et les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir fait des centaines de victimes."
Après la défaite du mouvement séparatiste tamoul, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a estimé lundi qu'il fallait renforcer l'aide apportée aux populations civiles dans le nord du pays. L’Union européenne, elle, a demandé une "enquête internationale" sur les violations des droits de l'Homme et du droit humanitaire perpétrées par les deux parties durant le conflit. Selon l’ONU, 6 500 personnes sont mortes depuis le mois de janvier. Le Comité international de la Croix Rouge (CICR), la dernière ONG a encore avoir du personnel sur le terrain, parle d'une "catastrophe humanitaire inimaginable".