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Émeutes à Baltimore : l'état d'urgence décrété pour ramener le calme

Les autorités du Maryland ont annoncé lundi soir le déploiement de la garde nationale et imposé un couvre-feu pour ramener le calme à Baltimore, dans le nord-est des États-Unis, théâtre de violences qui ont éclaté après les obsèques d'un jeune Noir.

"Trop de gens ont passé des générations à bâtir cette ville pour qu'on la laisse être détruite par des voyous", a affirmé la maire de Baltimore, Stephanie Rawlings-Blake, lors d'une conférence de presse, après les émeutes qui ont éclaté lundi 27 avril dans cette ville du du Maryland, dans le nord-est des États-Unis.

Les violences, dont beaucoup se sont déroulées dans un quartier du nord-ouest de la ville, ont fait 15 blessés parmi les policiers, dont deux ont dû être hospitalisés, et mené à 27 arrestations.

Un couvre-feu a été instauré chaque nuit à compter de mardi à 22 h locales jusqu'à 5 h du matin, et ce pendant une semaine, a annoncé la maire.

La garde nationale, une force paramilitaire, va faire l'objet d'un déploiement "massif", a confirmé lors d'une autre conférence de presse la générale de cette force, Linda Singh.

Un responsable de la police du Maryland a indiqué en outre que l'État avait requis jusqu'à 5 500 hommes supplémentaires en renfort.

Le gouverneur du Maryland, Larry Hogan, avait déclaré un peu plus tôt l'état d'urgence "pour restaurer l'ordre" dans cette ville de 620 000 habitants, située à une soixantaine de kilomètres de la capitale fédérale.

Les violences ont éclaté juste après les funérailles d'un jeune Noir, Freddie Gray, décédé après son interpellation musclée par la police.

Les manifestants "refusent de suivre nos ordres de dispersion", avait expliqué la police sur Twitter, évoquant des individus "très agressifs et violents", munis de "bâtons, de briques, et d'autres armes".

Les policiers ont été blessés par les projectiles lancés par des jeunes à la sortie de l'école, a expliqué un responsable des forces de l'ordre.

La ville a décidé de fermer toutes ses écoles mardi, au risque de se retrouver avec de nombreux jeunes désœuvrés et à nouveau prêts à en découdre.

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Baltimore : témoignage de Stanislas de Saint Hippolyte, envoyé spécial de France 24
Émeutes à Baltimore : l'état d'urgence décrété pour ramener le calme

Les violences ont diminué dans la nuit : "La grande majorité de la ville est en train de se calmer lentement mais sûrement, à part quelques incendies de voitures et de feux de rue", a déclaré le chef de la police de Baltimore, Anthony Batts, lors d'une conférence de presse peu avant minuit. Sur place, le correspondant de France 24 Stanislas de Saint Hippolyte continuait cepandant d'assister à des scènes de pillage.

"Un jour sacré"

Des émeutes similaires avaient éclaté l'été dernier à Ferguson (Missouri), après la mort d'un jeune Noir non armé, tué par un policier blanc.  "C’est une situation un peu différente de celle de Ferguson, où il y avait un seul quartier en ébullition. Cette fois-ci, c'est en plusieurs endroits. Les autorités de Baltimore redoutent que les gangs s'en mêlent et que la violence organisée se mettent en place", analyse Stanislas de Saint Hyppolite.

Les manifestants ont jeté des pierres et d'autres objets en direction des forces de l'ordre munies de boucliers anti-émeute. Ils ont brûlé des voitures de police, pillé puis incendié un supermarché.

Les images d'un violent incendie qui a détruit un centre pour personnes âgées en construction tournaient en boucle sur les chaînes d'information continue, mais rien ne permettait lundi soir de lier cet incident aux émeutes.

Les violences "ne représentent pas la famille Gray, ni les sept derniers jours de manifestations pacifiques, et c'est pour ça qu'on demande à tous ceux qui (y) participent de rentrer chez eux", a affirmé le pasteur Jamal Bryant, qui présidait quelques heures auparavant aux obsèques du jeune Freddie Gray.

Freddie Gray est décédé le 19 avril des suites d'une fracture des vertèbres cervicales, une semaine après son interpellation à Baltimore, qui compte plusieurs quartiers sensibles.

Ce décès est le dernier d'une série de bavures policières qui ont ravivé les tensions entre la communauté noire et les forces de l'ordre.

>> À voir sur France 24 : "En images : pas de poursuites contre le policier, Ferguson s'embrase"

La violence à Baltimore lundi soir contrastait avec le calme et la dignité de la cérémonie en hommage à Freddie Gray. Quelques 3 000 personnes, famille, amis et anonymes, tous Noirs, avaient rendu dans le calme un hommage mêlé de prières et de militantisme au jeune homme, qui reposait dans un cercueil blanc ouvert, entouré de gerbes de fleurs blanches dans l'église baptiste New Shiloh.

Le président américain Barack Obama a été informé de la situation par sa nouvelle ministre de la Justice Loretta Lynch, qui venait juste de prêter serment lundi.

Jesse Jackson, figure du combat pour les droits civiques des Afro-Américains, a dénoncé avant la cérémonie, une "épidémie de meurtres dans le pays". "Nous sommes devenus trop violents, trop plein de haine", a-t-il dit, dénonçant la pauvreté des villes.

Depuis l'annonce de la mort de Freddie Gray, des manifestations ont lieu quotidiennement à Baltimore. Celle qui a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche avait déjà dégénéré en violences.

Plusieurs enquêtes ont été lancées pour élucider les circonstances des blessures de Freddie Gray, sans conclusions. La police de Baltimore a toutefois convenu que le jeune homme aurait dû recevoir une assistance médicale après son arrestation. Six policiers ont été suspendus.
 

>> À voir sur Les Observateurs : "Les bavures de police américaine en neuf vidéos"

Avec AFP