Réunis à Bruxelles jeudi pour un conseil européen extraordinaire consacré à la crise des migrants en Méditerranée, les chefs d'État de l'Union européenne ont décidé de tripler les fonds alloués aux opérations de sauvetage en mer.
Moins d’une semaine après le naufrage qui a fait 700 morts au large des côtes libyennes, les dirigeants européens n’avaient pas d’autre choix que d’apporter des solutions. Réunis à Bruxelles jeudi 23 avril, les 28 se sont donc mis d'accord pour tripler les fonds alloués à la mission "Triton" qui orchestre les opérations de recherche et de sauvetage de migrants en Méditerranée.
"Nous voulons agir vite, ce qui signifie tripler les ressources financières" de cette opération, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a précisé que le budget de la mission "Triton" de l'Union en Méditerranée serait désormais équivalent à celui de l'ex-mission italienne "Mare Nostrum", interrompue l'an dernier.
Il a aussi indiqué que les dirigeants européens avaient annoncé une hausse de leurs contributions, avec plus de navires qui vont patrouiller en Méditerranée, mais aussi des avions, des hélicoptères et du personnel. Actuellement, 21 États membres participent à Triton, avec sept bâtiments, quatre avions, un hélicoptère et environ 65 personnels.
"La France prendra sa part"
La France a proposé un renforcement de sa contribution aux opérations de surveillance et de sauvetage en Méditerranée, en envoyant deux bateaux (un patrouilleur et un remorqueur), et un avion supplémentaire. François Hollande a par ailleurs indiqué que la France "prendra sa part" en accueillant entre 500 et 700 Syriens.
La Grande-Bretagne a proposé de fournir des navires militaires, dont le HMS Bulwark, l'un des plus grands navires de guerre britannique, deux patrouilleurs, ainsi que trois hélicoptères. La Belgique s'est dite prête à détacher son navire de commandement et de soutien logistique Godetia.
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De son côté, Angela Merkel a confirmé que l'Allemagne était prête à mettre à disposition deux navires. "Il est important que nous avancions sur tous les éléments pour que, si possible, une telle tragédie ne se reproduise pas" a-t-elle assuré. Sur le mandat de Triton, "nous n'avons pas élargi aujourd'hui le champ opérationnel" permettant de sortir des eaux territoriales et d'aller plus près de la Libye. "Mais nous avons sans doute besoin de discuter cela de nouveau", a-t-elle reconnu.
Un nouveau sommet attendu à Malte
Un prochain sommet sur l’immigration est d’ores et déjà prévu à Malte, a annoncé jeudi le Premier ministre maltais Joseph Muscat à l’issue de la rencontre de Bruxelles. Ce sommet réunira "plus tard cette année" les chefs d'État et de gouvernement de l'UE, de l'UA et de "pays clés", a précisé sur Twitter le chef du gouvernement maltais.
Malte est, avec l'Italie et la Grèce, en première ligne face à l'afflux d'immigrés qui tentent de gagner l'Europe en entamant une périlleuse traversée de la mer.
"Il faut que nous puissions aider les pays africains à contrôler les frontières", a précisé le président français François Hollande, selon lequel cette réunion pourrait être organisée "dans les prochaines semaines pour agir ensemble".
Avec AFP et Reuters