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Les travailleurs étrangers redoutent de nouvelles violences xénophobes

La police sud-africaine a déployé des renforts samedi dans Johannesburg après une nouvelle nuit de violences xénophobes perpétrées par des groupes de casseurs et de pilleurs. Les étrangers du continent présents dans ce pays restent sur le qui-vive.

Alors que la pression diplomatique s'accentue pour éviter le bain de sang de 2008 – il y avait eu alors 62 morts dans des violences du même type –, les étrangers du continent travaillant en Afrique du Sud restent sur le qui-vive.

Le Forum de la diaspora africaine (ADF) a demandé au gouvernement de faire appel sans attendre à l'armée, alors que le township d'Alexandra, où s'entasse 400 000 personnes au cœur de Johannesburg, était à son tour pris pour cible vendredi soir.

Dans un communiqué, le porte-parole de ADF, Jean-Pierre Lukamba, d'origine congolaise, interrogeait : "Jusqu'à combien d'immigrants tués [le gouvernement du président sud-africain Jacob Zuma] compte attendre pour utiliser l'armée comme en 2008 ?" En trois semaines, les violences ont fait au moins six morts (quinze, selon l'association) et plusieurs milliers de déplacés.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit vendredi "très préoccupé" et, dans la région, les pays d'origine des immigrés se préparaient à rapatrier certains de leurs ressortissants.De son côté, le président Zuma a choisi, samedi 18 avril, d'annuler la visite qu'il devait réaliser en Indonésie.

Les violences sont désormais surtout le fait "de petits groupes de 20 à 30 personnes qui en profitent pour piller et casser", a précisé un porte-parole de la police provinciale, Lungelo Dlamini. "Plus de trente personnes ont été arrêtées la nuit dernière et seront poursuivies pour violences publiques, vol, effractions et destruction volontaire. La situation est calmée maintenant, mais nous prévoyons de renforcer nos effectifs", poursuivait-il.

Avec AFP