Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a défendu pendant tout le week-end à Bruxelles, la liste des réformes qu'il compte mettre en œuvre afin de convaincre les créanciers publics de continuer à soutenir financièrement Athènes.
Finalement, le gouvernement grec devrait bel et bien privatiser le port du Pirée. Cette annonce, dimanche 29 mars, du vice-Premier ministre grec Yannis Dragasakis va à l'encontre des déclarations de début de mandat du Premier ministre Alexis Tsipras. Il voulait, au nom de la défense du service public, revenir sur une série de projets de privatisations, dont la vente de ce port à des investisseurs chinois.
Mais Athènes a un besoin urgent d'argent, au risque de faire défaut dès le 20 avril. Ses créanciers publics - l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) - peuvent débloquer des nouveaux fonds... à condition d'être convaincus.
Tsipras optimiste
Alexis Tsipras a défendu, tout le week-end à Bruxelles, une série de réformes censées permettre à l'État grec de récupérer trois milliards d'euros d'ici à la fin de l'année. Cette liste de mesures doit être présentée, lundi 30 mars à l'eurogroupe qui décidera si elles sont suffisament sérieuses pour justifier le versement de l'aide internationale.
Athènes pense que c'est le cas : le gouvernement prévoit de nouvelles privatisations, une hausse des taxes sur le tabac et l'alcool et plusieurs initiatives pour lutter plus efficacement contre l'évasion fiscale. Cette liste "ne comporte pas de mesures à caractère de récession", a affirmé à Reuters un responsable grec qui a participé aux négociations.
Le gouvernement d'Alexis Tsipras s'est, en effet, engagé lors de son entrée en fonction de rompre avec les politiques d'austérité tous azimuts de ses prédécesseurs. "Je suis optimiste sur une fin heureuse très prochainement de cette première phase de négociations et sur la normalisation de la situation", s'est réjoui Alexis Tsipras dimanche.
Mais, à Bruxelles, le ton est moins positif. "Les Grecs n'ont pas soumis une liste de réformes vendredi. Ils ont simplement montré des idées durant le week-end", a indiqué à Reuters un haut responsable de la zone euro. Pour les représentants des créanciers, cette nouvelle liste, tout comme celle rejetée fin février, n'est pas suffisament précise.
Avec Reuters