
Des hommes armés, suspectés d'être membres du groupe Boko Haram, ont attaqué des électeurs dans le nord-est du Nigeria, samedi, faisant au moins 15 victimes, tandis que des problèmes techniques ont contraint certains bureaux de vote à fermer.
Des individus armés ont tué au moins 15 personnes, dont un membre de l'opposition, samedi 28 mars, aux abords des bureaux de vote dans le nord-est du Nigeria, jetant une ombre sur le déroulement du scrutin le plus serré au Nigeria depuis la fin du régime militaire en 1999.
Au moins huit personnes, dont un candidat aux élections législatives, ont été tués dans l'État de Gombe, a déclaré un porte-parole du parti APC de Muhammadu Buhari, candidat de l'opposition à la présidentielle.
Des insurgés du groupe islamiste Boko Haram ont lancé deux attaques meurtrières contre des électeurs, samedi dans le nord-est du Nigeria, tuant six personnes au total, ont déclaré la police et une source proche des services de sécurité.
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L'une des attaques a fait trois morts à Ngalda, dans l'État de Yobe, a dit à Reuters un haut gradé de la police, Danladi Marcus. L'autre s'est produite dans la localité de Woru, habitée par des Peuls, dans l'État de Gombe, où elle a fait également trois morts, a-t-on dit de source proche des services de sécurité. Dans un cas comme dans l'autre, des agresseurs ont ouvert le feu sur des électeurs qui se rendaient à pied vers leurs bureaux de vote.
En outre, un soldat a été tué par balles dans une embuscade à Port Harcourt dans le sud du pays.
Suspension du vote dans certains bureaux
Abubakar Shekau, le chef du groupe islamiste armé Boko Haram avait menacé, le mois dernier, de perturber le processus électoral, qu’il considère comme non conforme à la charia."Ces élections n'auront pas lieu, même si nous sommes tués. Même si nous ne sommes plus en vie, Allah ne vous le permettra jamais", avait-il proféré. Une vague d'attentats-suicides visant des marchés et des gares routières, ces dernières semaines, avaient laissé craindre des attaques terroristes samedi contre les électeurs.
Très critiqué pour n'avoir pas su juguler l'insurrection islamiste durant son mandat, le président Goodluck Jonathan a lancé une offensive armée de grande envergure, le mois dernier, et il a autorisé les armées des pays voisins, le Tchad en tête, à intervenir dans le pays, ce qui a permis de faire reculer le groupe extrémiste, qui s'était emparé de pans entiers de territoires du nord-est. L'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait plus de 13 000 morts, principalement dans le nord du Nigeria, en six ans.
Par ailleurs, les opérations de vote pour les élections présidentielle et législatives ont été suspendues dans certains bureaux en raison de problèmes techniques, où elles reprendront dimanche, a annoncé la commission électorale.
Le processus d'identification des électeurs avec des lecteurs de cartes biométriques a posé des problèmes dans "de nombreux" endroits du pays, qui expérimente ce processus technique sophistiqué pour la première fois, a expliqué la Commission électorale indépendante (Inec).
Avec AFP et Reuters