Les États-Unis ont lancé mercredi des frappes aériennes contre les positions de l'EI, à Tikrit, dans le nord de l'Irak. Ils sont venus en aide aux forces irakiennes qui ont repris dans la foulée leur offensive, suspendue depuis deux semaines.
Après avoir été sollicités par Bagdad, les États-Unis ont lancé des frappes aériennes mercredi 25 mars sur Tikrit, pour aider les forces irakiennes à reprendre la ville du nord de l’Irak aux jihadistes de l'organisation de l’État islamique (EI).
"Je peux confirmer que le gouvernement irakien a demandé un soutien de la coalition aux opérations à Tikrit", a affirmé le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone. "Les opérations sont en cours", a-t-il ajouté. D'autres pays de la coalition internationale antijihadiste devraient participer à ces frappes, ont précisé des responsables américains.
Les forces irakiennes reprennent l’offensive
L’offensive américaine a permis aux forces irakiennes de relancer les bombardements contre des positions de l’EI, reprenant une offensive suspendue depuis près de deux semaines. "Les opérations militaires à Tikrit ont repris vers 21 h, heure locale, par le bombardement de positions de l’EI à l’artillerie, au mortier et par des roquettes Katioucha", a annoncé un membre du conseil provincial, Hadi al Khazraji.
Lancée le 2 mars, l’offensive de l’armée irakienne et de ses alliés chiites contre Tikrit, chef-lieu de la province de Salaheddine et située à 160 km au nord-ouest de Bagdad, était suspendue depuis la semaine dernière. La prise de la ville, ancien fief de Saddam Hussein, s’est révélée plus difficile que prévu, les jihadistes ayant piégé de nombreux bâtiments et carrefours.
Le général Abdelwahab al-Saadi, l'un des principaux commandants pour l'opération de Tikrit, avait réclamé le 15 mars un appui aérien de la coalition internationale, qui pourrait faire basculer la bataille. Il avait précisé avoir sollicité le ministre irakien de la Défense pour en faire la demande.
La coalition dépasse ses réticences
Jusqu’à maintenant, les États-Unis avaient mené des vols de reconnaissance près de Tikrit, mais n’avaient pas encore pris part à la bataille. Le département américain de la Défense avait éprouvé des réticences à s’engager dans une opération où les Iraniens sont déjà présents via les milices chiites alliées à l’armée irakienne.
L'administration Obama a toujours affirmé que les opérations militaires contre l'EI étaient coordonnées avec le gouvernement irakien et pas avec l'Iran. Mais en lançant des frappes à Tikrit, Washington s'engage dans une collaboration indirecte avec Téhéran, en dépit de la méfiance qui prévaut entre les deux ennemis, engagés par ailleurs dans d'intenses négociations sur le programme nucléaire iranien.
Avec AFP et Reuters