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Le gouvernement yéménite demande l'aide militaire des pays du Golfe

Face à l'avancée des rebelles chiites houthis vers Aden – où s'est réfugié le président Abd Rabbo Mansour Hadi –, le ministre yéménite des Affaires étrangères a demandé l'aide des pays du Golfe, notamment pour instaurer une zone d'exclusion aérienne.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ryadh Yassine a plaidé, lundi 23 mars, en faveur d’une intervention militaire des pays du Golfe pour enrayer la progression des miliciens chiites houthis, qui se sont emparés ce week-end de Taëz, troisième ville du pays.

"Ils gagnent du terrain, occupent des aéroports et des villes, mènent des raids aériens à Aden, arrêtent qui bon leur semble, menacent et rassemblent leurs forces", a-t-il dénoncé dans un entretien accordé à la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira.

"Nous avons dit au Conseil de coopération du Golfe, aux Nations unies et à la communauté internationale qu’une zone d’exclusion aérienne devait être instaurée et l’usage militaire des aéroports contrôlés par les Houthis interdit", a ajouté le ministre.

L'avancée des Houthis vers Aden se poursuit

Les Houthis, maîtres de la capitale yéménite Sanaa depuis février, poursuivent leur avancée vers le sud. Dimanche 22 mars, ils contrôlaient une partie de Taëz, dont son aéroport militaire et plusieurs bâtiments gouvernementaux.

Les rebelles chiites sont désormais à moins de 200 km d'Aden, où s'est réfugié le président Abd Rabbo Mansour Hadi, marginalisé mais toujours reconnu par la communauté internationale. Sa résidence dans cette ville du sud du pays a été à plusieurs reprises visée par des raids aériens, qui ont été repoussés par des tirs de DCA.

En progressant vers le sud-ouest du Yémen, les miliciens chiites houthis font aussi planer une menace sur le détroit stratégique de Bab al-Mandeb par lequel transite une bonne partie du trafic maritime mondial.

L'ONU maintient son soutien au président Hadi, réfugié à Aden

Les événements se sont précipités avec des combats jeudi à Aden entre partisans et adversaires du président Hadi et des attentats menés contre deux mosquées chiites vendredi à Sanaa, qui ont fait 142 morts.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a émis dimanche soir une déclaration unanime de soutien au président yéménite, lors d'une réunion d'urgence à New York. Ce dernier avait lancé un appel en faveur d'une "intervention d'urgence" de l'ONU.

Le Yémen est chaque jour un peu plus au bord de la guerre civile. Trois forces s'affrontent : les Houthis chiites, soutenus par l'Iran et une partie de l'armée restée loyale à l'ancien président Ali Abdallah Saleh (au pouvoir de 1978 à 2012), les partisans fidèles au président Hadi, appuyés par les monarchies sunnites du Golfe, et les sunnites d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), organisation qui sévit dans le sud et le sud-est du pays depuis plusieurs années.

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Gilles Gauthier, ancien ambassadeur de France au Yémen
Le gouvernement yéménite demande l'aide militaire des pays du Golfe

Avec AFP et Reuters