Roxana Saberi, qui a quitté l'Iran après avoir été libérée lundi, est arrivée à Vienne ce vendredi matin accompagnée de sa famille. La journaliste irano-américaine devrait y rester quelques jours avant de rejoindre les États-Unis.
AFP - La journaliste irano-américaine Roxana Saberi, libérée d'une prison iranienne le 11 mai, est arrivée par avion tôt vendredi matin à l'aéroport de Vienne, venant de Téhéran, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Je vais passer quelques jours à Vienne, car c'est un lieu calme et relaxant", a-t-elle déclaré à l'AFP peu après son arrivée, sans donner de précision sur la durée de son séjour viennois, ni sur la date de son retour aux Etats-Unis.
Elle était accompagnée de son père, de sa mère et de son frère.
Peu après sa libération, son père, Reza Saberi, avait indiqué que sa famille préparait son retour aux Etats-Unis.
Roxana Saberi a également indiqué à l'AFP que l'une des raisons de son séjour à Vienne avait été le rôle de l'ambassadeur d'Autriche en Iran: "Il a été d'une grande aide et je voudrais le remercier", a-t-elle précisé.
Peu avant le décollage de l'appareil de Téhéran, sur un vol combiné Lufthansa/Austrian Airlines, un ami de la famille Saberi, Payam Mohepi, avait indiqué à l'AFP que "Roxana va bien et est très heureuse". "Pour le moment, elle n'a pas encore prévu de revenir ou non en Iran", a-t-il ajouté.
La journaliste, âgée de 32 ans, avait été libérée à Téhéran après la réduction en appel à deux ans avec sursis de sa peine de huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis.
Arrêtée fin janvier, elle avait été condamnée le 13 avril par le Tribunal révolutionnaire à huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis, à l'issue d'un procès à huis clos.
Ce verdict avait suscité des condamnations dans le monde et des appels à sa libération, notamment du président américain Barack Obama.
L'un de ses avocats, Me Saleh Nikbakhtde, avait déclaré le 13 mai que les accusations d'espionnage avaient été portées à l'encontre de sa cliente après qu'elle eut obtenu un rapport secret de la présidence iranienne sur la guerre en Irak. Selon son autre avocat, Me Abdolsamad Khoramshahi, Roxana Saberi a été condamnée en appel à deux ans de prison avec sursis parce qu'elle n'avait pas du tout utilisé ce rapport.
Le ministre iranien des Renseignements avait souligné le 13 mai que Roxana Saberi était coupable: "Le verdict montre qu'elle n'a pas été acquittée, elle a été jugée et il a été établi qu'elle a commis un délit", avait déclaré Gholam Hossein Mohseni Ejeie, selon le site de la télévision d'Etat.
La journaliste est née et a été élevée aux Etats-Unis. De nationalité américaine, elle a aussi la citoyenneté iranienne par son père, émigré aux Etats-Unis. Elle collaborait à plusieurs médias étrangers depuis Téhéran, où elle s'était installée en 2003, jusqu'au retrait de sa carte de presse par les autorités en 2006.
Jeudi, le cinéaste iranien Bahman Ghobadi, compagnon de Roxana Saberi, a rencontré un grand succès du public en présentant le film "Les chats persans", dans la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes. Il a écrit ce long métrage qui suit à Téhéran les pérégrinations de deux musiciens sortis de prison qui cherchent à monter un groupe, avec Roxana Saberi. Le film a été tourné dans la clandestinité en Iran.