!["Tunisie : ce n'est pas le moment de flancher!" "Tunisie : ce n'est pas le moment de flancher!"](/data/posts/2022/07/20/1658301710_Tunisie-ce-n-est-pas-le-moment-de-flancher.jpg)
Presse internationale, jeudi 19 mars 2015. Au menu de cette revue de presse, l’attaque du musée du Bardo, à Tunis. Une attaque terroriste qui a fait 21 morts.
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On commence cette revue de presse internationale à Tunis, où l’attaque du musée du Bardo a fait 21 morts, hier, dont les deux assaillants.
D’après le site d’information tunisien Al Ikhbaria, il semblerait que les deux hommes aient initialement visé le parlement, qui jouxte le musée du Bardo, et où les députés tunisiens étaient en train d’examiner une loi anti-terroriste. Mais leurs plans auraient été déjoués par les gardes en charge de la sécurité du bâtiment, qui auraient repéré leurs armes -des armes différentes des leurs, ce qui les aurait immédiatement alertés. C’est en se voyant repérés que les deux assaillants auraient décidé de se seraient rabattre sur le musée du Bardo voisin, où ils ont pris pour cibles des touristes qui arrivaient sur les lieux et les ont ensuite pourchassés.
Cette attaque terroriste est la première à viser des touristes, et la plus meurtrière en Tunisie depuis la révolution de 2011. C’est une première, mais certainement pas un acte qui surgit de nulle part, rappelle le site Tunisie numérique, qui appelle au «combat contre ces énergumènes barbus, qu’on dirait issus d’une obscure machine à voyager dans le temps». Le site estime qu’«il faudrait, tout de même penser, un jour ou l’autre, à demander des comptes à toute personne qui aide à installer (le) fléau (du djihadisme). «Il faudrait que toute personne appelant au Jihad rende des comptes à la Patrie, et que toute personne ayant minimisé le phénomène au début, ou ayant expliqué la folie de ces énergumènes par des élans de jeunesse rappelant à certains leur propre histoire, rende compte de ces faits».
Il y a la colère, et il y a, aussi, l’appel à la solidarité. Sur le site du Huffington Post Maghreb, la réalisatrice franco-tunisienne Nadia El Fani, dit qu’il faut combattre «l’idée que la religion peut se mêler de politique et vice-versa», en rappelant que «la réponse à cette violence orchestrée, forcément orchestrée, est l'affaire de toutes et tous, citoyens dans ce monde du XXIe siècle». «Pour Tunis comme pour Charlie, solidarité!».
«La Tunisie saigne, elle a besoin de notre solidarité», écrit le journal belge Le Soir, pour qui ce qui vient de se passer rappelle «à ceux qui auraient pu en minimiser l’importance que la Tunisie (est) en même temps le pays le plus démocratique du monde arabe… et celui d’où provient le plus grand nombre de dijhadistes qui ont joint les rangs du sinistre «Etat islamique» en Syrie et en Irak». Le Soir qui cite Karima Souid, qui a fait partie de l’assemblée constituante tunisienne, et a réagi par ces mots à l’attaque d’hier: « On va s’en sortir. La Tunisie tient à sa fragile démocratie, à sa Constitution et à son Etat de droit. Ce n’est pas le moment de flancher! ».
La transition démocratique tunisienne doit se poursuivre malgré tout, encourage The New York Times. Evoquant lui aussi le nombre élevé de Tunisiens qui rejoignent les rangs de l’organisation de l’Etat islamique, le quotidien américain fait état de ce paradoxe: c’est en partie grâce à la nouvelle liberté d’expression que les recruteurs parviennent à enrôler les jeunes - des jeunes qui souffrent toujours des difficultés économiques, et de certains abus policiers, qui sont en quelque sorte les reliquats de l’ancien système autoritaire. Un autoritarisme vers lequel la Tunisie pourrait avoir la tentation de se tourner à nouveau en réaction au terrorisme. Ce qui serait une défaite pour la démocratie.
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