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Les Israéliens élisent mardi leur nouveau Parlement. Des législatives qui constituent un référendum pour le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le Likoud, devancé dans les sondages par l'Union sioniste du travailliste Isaac Herzog.

Les bureaux de vote ont ouvert mardi 17 mars à 5 heures du matin en Israël. Par leur vote, les 5,88 millions d'électeurs israéliens diront s'ils veulent encore de Benjamin Netanyahou comme Premier ministre ou si, après six ans, l'heure du changement a sonné.

Les premiers sondages à la sortie des bureaux de vote sont attendus immédiatement après la fermeture des bureaux à 20 h GMT (21 h en France). Les Israéliens devraient donc avoir une première idée de la composition de la nouvelle Knesset dans la nuit de mardi à mercredi.

En revanche, il faudra attendre encore pour connaître le nom du nouveau Premier ministre. En effet, avec le système israélien, ce n'est pas nécessairement le chef de la liste arrivée en tête qui sera appelé par le président Reuven Rivlin à tenter de former un gouvernement mais celui, parmi les 120 députés élus, qui sera le plus à même de constituer une coalition.

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Étant donné la dispersion des voix entre 25 listes en compétition et la complexité des alliances possibles entre les 11 d'entre elles (de droite, de gauche, du centre, ultra-orthodoxes et arabe) qui devraient avoir des élus, le vote risque de n'être que le prélude à d'intenses tractations pour la formation d'un gouvernement.

Sévère coup de barre à droite de Netanyahou

Les législatives sont dans une large mesure un référendum pour ou contre Benjamin Netanyahou, 65 ans, Premier ministre depuis mars 2009, et au pouvoir pendant presque une décennie en comptant le premier de ses trois mandats, de 1996 à 1999.

Le chef du gouvernement a donné dans les dernières heures de la campagne un sévère coup de barre à droite, alors que son adversaire Isaac Herzog, 54 ans, le candidat de du Parti travailliste, allié à la centriste Tzipi Livni, 56 ans, a fortement progressé ces dernières semaines. Ils ont attaqué le Premier ministre sortant sur le terrain du coût de la vie, du prix des logements et des inégalités.

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Au cours de la campagne, Benjamin Netanyahou s'est posé en garant de la sécurité d'un pays qui, officiellement, a livré huit guerres depuis sa création en 1948. Mais ses discours alarmistes, son intervention exceptionnelle devant le Congrès américain sur le nucléaire iranien n'ont pas suffi. Les derniers sondages autorisés accordaient une avance solide de quatre sièges (25 ou 26 sur 120) à la liste Union sioniste d'Isaac Herzog et Tzipi Livni sur celle du Likoud.

Lundi, Benjamin Netanyahou a fait monter les enchères aux dépens des Palestiniens en déclarant qu'ils n'auraient pas d'État indépendant s'il demeurait à la tête du gouvernement. En allant voter mardi matin dès l'ouverture des bureaux de vote avec son épouse, il a également déclaré : "Il n'y aura pas de gouvernement d'union avec le Parti travailliste, je formerai un gouvernement national", c'est-à-dire de droite.

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Les électeurs pourraient être tentés par les listes qui ratissent au centre : le Yesh Atid de Yaïr Lapid ou Koulanou, la liste de Moshé Kahlon, un ancien du Likoud à qui tout le monde ou presque prédit le rôle de faiseur de roi. Devant l'extrême difficulté prévisible à forger une coalition, les experts s'interrogent sur la possibilité que le président Rivlin œuvre à un gouvernement d'union nationale entre le Likoud et le Parti travailliste pour en finir avec une instabilité politique chronique.

Avec AFP