
C'est une équipe de France largement remaniée qui affronte dimanche l'Italie à Rome. Un match piège pour les Bleus qui se sont déjà inclinés là-bas en 2011 et en 2013. Il est pourtant impératif pour eux de retrouver de la confiance.
En changeant, avant le match de dimanche face à l'Italie, huit joueurs, dont quatre sur choix sportifs, le manager Philippe Saint-André veut d'abord "sortir de la sinistrose" qui frappe des Bleus assez ternes. Défaits en Irlande (18-11) et contre le Pays de Galles (13-20), vainqueurs étriqués de l'Ecosse (15-8), ils traînent leur peine à la quatrième place du classement au cœur d'un Tournoi encore raté.
Si la colère de Saint-André, mise en scène au lendemain du revers face au XV du poireau, n'avait guère touché la composition du groupe appelé face aux Azzurri, elle a donc frappé celle du XV de départ.
Principales victimes : l'arrière Brice Dulin (24 ans, 19 sélections) et le numéro 8 Damien Chouly (29 ans, 27 sél.), que l'on croyait solidement arrimés dans l'équipe-type, et qui sont donc débarqués en pleine mer Tyrrhénienne.
Le Racingman "peut et doit mieux faire" en Bleu, dixit Saint-André, qui a donc réintégré au poste de numéro 15 Scott Spedding, pourtant bien peu inspiré dans ses dernières sorties.
Quant au Clermontois, "on attend toujours plus de lui. Sur les deux derniers matches il a été énormément indiscipliné", a estimé Saint-André. En reléguant Chouly sur le banc, l'encadrement mise donc sur la puissance de Loann Goujon. Le Rochelais de 25 ans, appelé surprise de ce Tournoi, avait jusque-là dû se contenter de trois entrées en jeu.
Pour compenser la mise à l'écart de Chouly, pièce-maîtresse de la touche, Alexandre Flanquart (25 ans, 10 sél.) et ses 2,04 m fait son entrée en deuxième ligne, aux dépens de Romain Taofifénua, trop pénalisé contre le Pays de Galles.
Un geste fort a été accompli aussi à droite de la première ligne où "l'expérience de Nicolas Mas" (34 ans, 76 sél.) a finalement été jugée précieuse. Ecarté au profit de Rabah Slimani et Uini Atonio depuis le début du Tournoi, le Montpelliérain devra apporter son leadership à une équipe trop rapidement fébrile.
Les quatre autres changements sont dûs aux blessures. Ainsi, en l'absence de Morgan Parra, touché à un genou, le Toulonnais Sébastien Tillous-Borde (29 ans, 12 sél.) officiera à la mêlée, formant avec Camille Lopez la même charnière que lors des trois tests de novembre dernier.
Une première pour Nakaitaci
L'ouvreur clermontois, sous le feu des critiques après des performances en baisse, bénéficie donc toujours de la "confiance" de l'encadrement. Qui n'a de toutes façons guère de solution de rechange à l'heure actuelle.
À l'aile, alors que Sofiane Guitoune a été contraint de jeter l'éponge mardi en raison d'ischio-jambiers récalcitrants, le Fidjien Noa Nakaitaci vivra sa première sélection chez les Bleus.
Le centre du terrain est aussi complètement refondu après les blessures de Wesley Fofana et Rémi Lamerat. À la place, Saint-André a retenu une inédite association Maxime Mermoz - Gaël Fickou, "une évidence" selon le manager.
Mermoz (28 ans, 28 sél.), titulaire lors de la finale du Mondial-2011 en Nouvelle-Zélande, peine depuis à s'imposer avec le XV de France, n'apparaissant que par intermittence.
Fickou (20 ans, 9 sél.) est, lui, l'un des protégés de l'encadrement, mais est encore en phase de maturation au niveau international. Cela repousse sur le banc Mathieu Bastareaud, préservé en tant qu'"impact player".
Il y aura donc du poids sur le banc, entre Benjamin Kayser, Rabah Slimani, Vincent Debaty, Taofifénua et Bastareaud, afin peut-être de forcer la décision dans la dernière demi-heure au cœur d'un match sûrement "viril", selon Saint-André, qui attend en conséquence "une révolte" de la part de ses joueurs.
Et, quand on lui demande de préciser les contours de ce vent nouveau, censé se lever dimanche contre les Italiens, le manager souffle qu'il faut "juste jouer au rugby, n'avoir peur de rien, plaquer, être solidaire". Cela reste bien flou.
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Avec AFP