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Deux hommes ont été arrêtés samedi dans le cadre de l'enquête du meurtre de Boris Nemtsov, tué de quatre balles dans le dos le 27 février dernier. Les deux suspects interpellés sont originaires du Caucase.

L’enquête sur le meurtre de l’opposant russe Boris Nemtsov avance. Deux suspects ont été arrêtés, a annoncé samedi 7 mars Alexandre Bortnikov, le directeur du FSB, les services de sécurité russes.

"Je souhaitais vous annoncer que le travail qui a été effectué sur ce crime s'est traduit par l'arrestation de deux suspects. Il s'agit d'Anzor Goubachev et Zaur Dadaïev", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur le site de la télévision publique Channel One, sans donner plus de précisions.

Selon l'agence de presse RIA Novosti, qui cite le patron du FSB, les deux hommes sont originaires du Caucase. Citant une source proche du dossier, les agences de presse russes ont indiqué que les deux suspects étaient détenus dans la prison moscovite de Lefortovo, administrée par le FSB.

"Provocation"

Âgé de 55 ans, Boris Nemtsov, vice-Premier ministre de Boris Eltsine à la fin des années 1990, a été tué de quatre balles dans le dos à proximité du Kremlin le 27 février dernier. Vladimir Poutine avait immédiatement parlé de "provocation" visant à déstabiliser le pays, et promis que les assassins seraient poursuivis.

Parmi les hypothèses avancées en Russie pour l'assassinat de Nemtsov figurent ses critiques du rôle de la Russie dans le conflit en Ukraine, et sa condamnation des assassinats à Paris des journalistes de l'hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo".

Seul témoin du meurtre, la compagne ukrainienne de Boris Nemtsov, Ganna Douritska, une mannequin de 23 ans, a affirmé, vendredi 6 mars, subir des menaces en Ukraine, où elle est rentrée lundi soir après avoir été interrogée par les enquêteurs russes. Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a quant a lui accusé les "services spéciaux" russes et le Kremlin d'être derrière cet assassinat.

L'opposition russe met plus généralement ce meurtre sur le compte du "climat de haine" instillé par les autorités russes dans la société et les médias officiels, où les opposants au Kremlin sont régulièrement qualifiés de "traîtres à la patrie", "agents de l'étranger" ou encore "ennemis de l'intérieur", des termes renvoyant à ceux de la période stalinienne.

Avec AFP et Reuters