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Plan d'aide à la Grèce : feu vert du Parlement allemand

Les députés allemands ont approuvé, vendredi, à une écrasante majorité l'extension de quatre mois du programme d'aides européen pour la Grèce. Un coup de pouce auquel une majorité de citoyens allemands n'adhèrent pas.

C’est un répit de quatre mois que le Bundestag a concédé, vendredi 27 février, à la Grèce. Malgré la ligne dure affichée par Berlin, 542 députés allemands sur 587 votes exprimés ont adopté l'allongement de quatre mois du plan d'aides grec. À ce jour, le Parlement allemand est le seul en Europe à s'être prononcé sur cet accord, qui prendra fin le 30 juin 2015.

En échange, le gouvernement d'Alexis Tsipras, élu fin janvier sur la promesse de porter un coup d'arrêt à la politique d'austérité défendue par l'Allemagne, s'est engagé à poursuivre ses réformes et les mesures d'économie.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a enjoint Athènes "à respecter ses obligations envers ses partenaires européens et le Fonds monétaire international", dans une interview à une radio allemande.

Des Allemands majoritairement opposés à l’aide de la Grèce

Face à des Allemands majoritairement opposés à un nouveau coup de pouce pour la Grèce, le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a cherché à rassurer, insistant sur le fait qu'il ne s'agissait en aucun cas d'accorder de "nouveaux milliards à la Grèce" ou de modifier les termes du contrat passé avec un pays aux abois.

Avant le vote, le ministre a en outre exhorté les parlementaires à donner leur aval, tout en reconnaissant qu'il ne s'agissait "pas d'une décision facile", lors d'un vibrant plaidoyer pro-européen en fin de matinée. "Je demande à chaque député de ne pas désapprouver (l'extension des aides) car nous causerions à notre peuple et à notre avenir de trop gros dégâts", a-t-il souligné.

"Nein !"

Unsere heutige Titelseite: BILD-Leser sagen NEIN! Keine weiteren Milliarden für Griechenland! http://t.co/uaDuYE8WMo pic.twitter.com/z22C34ypyc

— BILD (@BILD) February 27, 2015

Depuis le début des plans de sauvetage pour la Grèce en 2010, les Allemands les ont toujours liés à des conditions strictes de réformes, soulignant que le pays à genoux avait provoqué lui-même ses maux, en favorisant la corruption et le clientélisme.

L'opinion allemande est très réservée. Seuls 21 % des Allemands étaient favorables à une extension du programme d'aides, selon un sondage publié mercredi.

Vendredi, le quotidien le plus lu d'Europe, "Bild", à la ligne éditoriale très anti-grecque, publiait même des selfies de lecteurs avec une pleine page du journal barrée d'un "NEIN !", afin de rejeter de nouveaux milliards pour Athènes.

D'autres pays du nord de l'Europe, comme les Pays-Bas, la Finlande ou les pays baltes, ont également adopté un ton très dur vis-à-vis d'Athènes. Mais, plus nouveau, certains pays du Sud comme le Portugal ou l'Espagne étaient aussi en pointe pour réclamer que la Grèce se serre encore la ceinture.

Avec AFP