
Trois hommes, deux Ouzbeks et un Kazakh résidant à New York, ont été arrêtés mercredi, accusés de soutenir l'organisation de l'État islamique et de fomenter un attentat aux États-Unis. Deux d’entre eux s’apprêtaient à partir en Syrie.
Premier coup de filet anti-jihadistes à New York. Accusés de complot visant à soutenir l’organisation de l’État islamique (EI), deux Ouzbeks et un Kazakh, résidant à New York, ont été placés en détention provisoire, mercredi 25 février. Deux d’entre eux s’apprêtaient à rejoindre les rangs des jihadistes en Syrie via la Turquie. En cas d'échec de ce projet, ils envisageaient un attentat sur le sol américain.
Akhror Saidakhmetov, un Kazakh de 19 ans, a été arrêté alors qu'il essayait de prendre un avion pour la Turquie, à l'aéroport John F. Kennedy à New York. Le deuxième, Abdurasul Hasanovich Juraboev, un Ouzbek de 24 ans, devait quitter les États-Unis pour Istanbul en mars, selon la procureure de Brooklyn, Loretta Lynch.
Le troisième homme, également Ouzbek de 30 ans identifié comme Abror Habibov, a été arrêté à Jacksonville en Floride. Il est accusé d'avoir financé le billet d'avion de Saidakhmetov. Les trois hommes, qui habitaient à Brooklyn, ont été accusés de complot visant à soutenir une organisation terroriste étrangère. Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.
Plan B : un attentat sur le sol américain
Akhror Saidakhmetov et Hasanovich Juraboev ont comparu mercredi après-midi à Brooklyn mais n'ont pas été encore formellement inculpés. Le procureur Doug Pravda a en revanche jugé qu'ils représentaient "une grave menace" et qu'ils risquaient de prendre la fuite s'ils étaient libérés sous caution. Le juge Lois Bloom a donc ordonné leur placement en détention provisoire et fixé la prochaine audience au 11 mars.
Selon les autorités, ils prévoyaient de commettre des actes terroristes en Amérique, "y compris tuer des agents du FBI", a déclaré le directeur-adjoint du FBI à New York, Diego Rodriguez.
Les autorités avaient commencé à s'intéresser à Juraboev en août dernier, après qu'il eut posté des commentaires sur un site ouzbek relayant l'idéologie de l'EI. Il s'y était dit prêt à tuer Barack Obama pour "Allah" si l'EI le lui ordonnait et à mourir en "martyr". Interrogé par le FBI, il avait alors reconnu avoir posté ces messages et s’était déclaré prêt à déposer une bombe à Coney Island, un quartier populaire de Brooklyn.
Saidakhmetov fréquentait le même site Internet, où il avait référencé début août une vidéo montrant des exécutions de troupes irakiennes par l'EI. Il avait aussi fait part de son intention d'acheter une mitrailleuse légère pour tuer des policiers et des agents du FBI, si son plan pour rejoindre le groupe terroriste échouait.
Un phénomène répandu aux États-Unis
Peu après l'annonce de ces trois arrestations, le directeur du FBI James Comey a déclaré que la police fédérale enquêtait sur des sympathisants plus ou moins radicalisés de l'EI dans les 50 États américains. "Ce n'est pas un phénomène limité à New York et Washington", a-t-il insisté.
L'administration américaine a estimé que 20 000 combattants étrangers avaient rejoint la Syrie, en provenance de 90 pays. Parmi eux, au moins 3 400 viendraient de pays occidentaux. En début de semaine, six Français qui s'apprêtaient à partir en Syrie ont vu leurs passeports confisqués.