logo

L’UE donne deux ans à la France pour ramener son déficit sous les 3 %

La Commission européenne a accordé, mercredi, un nouveau délai de deux ans à la France pour ramener son déficit public sous la barre des 3 % de Produit intérieur brut, soit jusqu'en 2017, en pleine année électorale.

Bruxelles "a décidé de proposer une nouvelle recommandation à la France (sur le calendrier de réduction des déficits) avec une nouvelle échéance en 2017", a annoncé mercredi 25 février le vice-président de la Commission en charge de l'euro, Valdis Dombrovskis, au cours d'une conférence de presse surprise.

C'est le troisième délai dont bénéficie la France pour ramener son déficit public dans les clous européens, sous la barre des 3% de PIB.

Après l’annonce de ce nouveau délai, la Commission européenne a expliqué qu’elle attendait de la France qu'elle présente en avril "un programme national de réformes ambitieux" qui contribuera à réduire son déficit public.

"La France a déjà annoncé plusieurs réformes, ce sont des pas dans la bonne direction (...) Nous attendons qu'elle présente un programme national de réformes ambitieux et plus détaillé en avril" qui sera évalué par Bruxelles en mai, a déclaré Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, lors d'une conférence de presse.

Un déficit de 4,1% prévu en 2015

Le scénario d'un délai de trois ans pour la deuxième économie de la zone euro, soit jusqu'en 2018, circulait récemment à Bruxelles et aurait permis à la France de contourner l'échéance électorale.

Le gouvernement français prévoit un déficit de 4,1 % en 2015, au lieu des 3 % promis initialement, et un retour sous la limite des 3 % seulement en 2017, année de l'élection présidentielle.

Le cas de la France "a été le plus compliqué", a reconnu M. Dombrovskis, alors que la Commission a dans le même temps rendu mercredi son verdict sur les finances publiques de la Belgique et de l'Italie, deux pays dont le niveau de la dette est préoccupant.

Le Premier ministre Manuel Valls a assuré mercredi que le gouvernement n'aura pas de difficulté majeure pour réduire le déficit public dans la proportion demandée par la Commission européenne cette année.

La Commission a demandé que la France effectue cette année un effort de redressement budgétaire équivalent à 0,5 point de PIB, alors qu'elle ne prévoit pour l'instant que 0,3.

"Nous prendrons les décisions qu'il faut", a ajouté le Premier ministre, en précisant qu'il se rendrait le 18 mars à Bruxelles pour rencontrer la Commission européenne.

Avec AFP et Reuters