
Environ 5 000 chrétiens assyriens ont fui la Syrie après l'enlèvement par l'organisation de l'État islamique de plusieurs dizaines de personnes de leur communauté.
Ils sont près de 5 000 à avoir pris le chemin de l'exode. Les Assyriens fuient leur village du nord-est de la Syrie au lendemain du rapt sans précédent, mardi 24 février, de plusieurs dizaines de membres de leur communauté par l'organisation de l'État islamique.
Dans la province de Hassaké, à l'extrémité nord-est de la Syrie, près de 1 000 familles ont fui depuis lundi leur foyer pour trouver refuge dans les villes de Hassaké et de Qamichli, "soit près de 5 000 personnes", a affirmé à l'AFP Oussama Edward, directeur du Réseau assyrien des droits de l'Homme basé en Suède.
Le nombre de chrétiens enlevés est pour l'heure incertain. Selon deux activistes présents sur le terrain et une source proche de l’organisation de l’État islamique (EI) interrogés par France 24, au moins 37 hommes appartenant à la minorité chrétienne assyrienne auraient été capturés par des combattants du groupe jihadiste dans des villages du nord-est de la Syrie.
Ce bilan est inférieur à celui avancé dans la matinée de mardi 24 février par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), selon lequel 90 chrétiens avaient été enlevés lors de l’attaque de deux villages assyriens contrôlés par des forces kurdes, dans la région de Hassaké.
Quelque 30 000 Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, vivaient en Syrie avant le début du conflit le 15 mars 2011, la majorité à Hassaké.
Des otages comme "boucliers humains"
Oussama Edward, qui a réclamé une protection internationale pour les déplacés, a affirmé que les jihadistes avaient intimé l'ordre aux villageois il y a quelques semaines d'enlever les croix sur les églises.
Ces rapts ont eu lieu dans un contexte de combats entre les troupes jihadistes et les combattants chrétiens syriaques alliés aux kurdes des Unités de protection du peuple kurde (YPG),
"Ils savent très bien que prendre des otages chrétiens fera beaucoup de tapage au niveau international", explique Oussama Edward. "L'EI perd du terrain en raison des frappes de la coalition et ils ont pris ces otages pour en faire des boucliers humains", selon lui. L'organisation tentera aussi d'échanger leurs otages contre des prisonniers jihadistes aux mains des Kurdes, estime-t-il.
Enfin, les jihadistes veulent s'emparer de Tall Tamer, une localité assyrienne proche d'un pont surplombant le fleuve et qui est importante pour rejoindre la frontière irakienne à partir de la province d'Alep (nord), affirme Oussama Edward.
Avec AFP