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Les présidents du Crif et du CFCM se réconcilient à l'Élysée

François Hollande a reçu mardi les présidents du Conseil français du culte musulman et du Conseil représentatif des institutions juives de France, après une vive polémique sur l'ampleur du rôle des jeunes musulmans dans l'antisémitisme en France.

Il était urgent pour le président Hollande de réconcilier Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), et Roger Cukierman, à la tête du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Au lendemain de leur querelle, les deux hommes ont été reçus à l'Élysée, mardi 24 février, et se sont serré la main à l'issue de leur entretien au palais présidentiel.

"Nous avons voulu apporter l'apaisement nécessaire afin que les fidèles de nos deux communautés puissent à nouveau partager le principe de la convivialité et du vivre-ensemble", a déclaré Dalil Boubakeur à la presse. Il a cependant souligné la "peine des musulmans de France qui ont souffert des mots prononcés".

Roger Cukierman avait déclaré, lundi 23 février, que "toutes les violences" antisémites étaient aujourd'hui le fait de "jeunes musulmans", ce qui a amené le CFCM à boycotter le dîner annuel du Crif.

"Nous savons l'un et l'autre que nous sommes sur le même bateau et nous devons nous unir", a dit de son côté le président du Crif après la rencontre à l'Élysée. "Oui, nous menons ensemble ce même combat", a-t-il ajouté, soulignant que la communauté juive avait souffert des attentats de Paris, "commis par des hommes sans doute complètement détournés des valeurs réelles du Coran".

Un plan destiné à favoriser le dialogue avec l'islam, la sécurité des musulmans et la formation de leurs représentants doit être présenté, mercredi 25 février, en Conseil des ministres.

Hollande critiqué

François Hollande a par ailleurs rejeté toute polémique sur l'expression "Français de souche" qu'il a utilisée lors du dîner du Crif, précisant qu'il entendait clairement dénoncer ainsi le racisme et l'antisémitisme.

"J'étais également la semaine dernière à Sarre-Union, dans ce cimetière dévasté par de jeunes lycéens, 'Français de souche' comme on dit, ignorants au point de ne pas avoir vu des écritures en hébreu", avait-il dit lundi soir.

"Pour ceux qui m'ont écouté, il n'y avait pas de doute à avoir", a assuré mardi François Hollande. Le chef de l'État a été critiqué dans son propre camp, l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti évoquant sur Twitter "plus qu'une maladresse, une faute".

À droite, l'ancien ministre UMP Thierry Mariani a écrit sur Twitter : "Si Sarkozy avait osé dire 'Français de souche',comme hier Hollande au dîner du Crif, il serait la cible de tous les antiracistes mondains".