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Deux morts en Ukraine dans un attentat en dehors de la zone de guerre

Deux personnes ont été tuées dimanche dans un attentat à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. C'est la première fois depuis près de huit mois qu'une attaque en dehors de la zone guerre avec les séparatistes pro-russes fait des morts.

Au moins deux personnes ont été tuées et une dizaine blessée, dimanche 22 février, dans une explosion lors d'une marche pro-Kiev à Kharkiv, une région voisine de la zone de guerre dans l'est de l'Ukraine. C'est la première fois depuis mai 2014 qu’il y a des morts en dehors de la zone du conflit avec les séparatistes pro-russes.

L'engin artisanal, rempli de pièces de métal, avait été dissimulé dans la neige au bord de l'avenue Joukov, sur le trajet de la manifestation patriotique. Kharkiv, grande ville industrielle et universitaire avec presque 1,5 million d'habitants, était en état de choc après l'explosion, que la police a qualifié d'"attentat terroriste".

"Le risque de faire beaucoup de morts et de blessés"

"Il y a déjà eu quatre ou cinq attentats à Kharkiv, mais sans faire de morts jusqu’à présent", a expliqué Gulliver Gragg, le correspondant de France 24 à Kiev. Mais "c’est la première fois qu'une foule – donc le risque de faire beaucoup de morts et de blessés – a été ciblée. On ignore qui est à l’origine de cet attentat, mais les Ukrainiens soupçonnent des formations pro-russes", a-t-il précisé.

L'explosion s'est produite peu après 11 h GMT, au moment où commençait à Kiev une autre marche de solidarité avec l'Ukraine, en présence de dirigeants ukrainiens et européens, dont le président du Conseil européen Donald Tusk, les présidents allemand, polonais, lituanien, slovaque, géorgien et moldave. En effet, en ce 22 février, l'Ukraine commémore la chute du président Ianoukovitch et la mort d'une centaine de manifestants tués lors de la répression du mouvement pro-européen.

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Tentative d'intimidation

Beaucoup ont vu dans la tragédie de Kharkiv une tentative d'intimider les forces pro-Kiev dans la ville russophone, située à quelque 200 kilomètres de la zone des combats et à seulement une trentaine de kilomètres de la frontière russe.

Cet incident intervient alors que l'Ukraine et les séparatistes prorusses semblaient avancer légèrement dans l'application du plan de paix pour le conflit dans l'Est, qui a fait plus de 5 700 morts en dix mois.

>> À lire sur France 24 : "Kiev et rebelles pro-russes s'accordent sur le retrait des armes lourdes"

Après avoir procédé à l'échange de prisonniers de guerre le plus massif depuis le début de l'année - 139 soldats ukrainiens et 52 combattants rebelles - Kiev et les séparatistes ont annoncé pour dimanche le début du retrait des armes lourdes de la ligne du front, en conformité au plan de paix Minsk II signé il y a dix jours dans la capitale bélarusse.

Avec AFP