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Le président vénézuélien Nicolas Maduro a fait arrêter jeudi le maire de Caracas, Antonio Ledezma, une figure de l'opposition qu'il accuse d'avoir voulu préparer un coup d'État, mais aussi d'être l'instigateur des manifestations antigouvernementales.
Le maire de Caracas et figure de l'opposition vénézuélienne, Antonio Ledezma, a été arrêté, jeudi 19 février, par les services de renseignement, soupçonné, selon le président Nicolas Maduro, d'avoir encouragé à mener un coup d'État dans le pays.
Le président du Venezuela Nicolas Maduro a annoncé jeudi qu'il s'était récemment entretenu, le 17 février à Cuba, avec Fidel Castro, considéré comme l'un de ses principaux mentors politiques.
"Je suis allé à Cuba (...). J'ai profité du mardi de Carnaval pour rendre visite à Fidel Castro, qui envoie son bonjour à tous les Vénézuéliens", a dit le président Maduro lors d'une longue intervention à la radio et à la télévision nationales. "Nous avons parlé du monde, de la paix, du changement climatique, nous avons parlé de beaucoup de sujets", a-t-il ajouté.
Durant son séjour à La Havane, le président vénézuélien a également rencontré son homologue cubain Raul Castro et des hauts fonctionnaires, mais il n'a pas précisé les thèmes abordés avec ces derniers.
"M. Ledezma, qui a été arrêté aujourd'hui sur ordre du parquet, doit être inculpé par la justice vénézuélienne pour qu'il réponde de tous les délits commis contre la paix dans le pays, la sécurité, la Constitution", a déclaré Nicolas Maduro, lors d’une intervention à la radio et à la télévision, en référence à une tentative présumée de coup d'État qu'il avait dénoncée le 13 février.
Nicolas Maduro a réitéré ses accusations selon lesquelles l'opposition avait fomenté un coup d'État avec l'appui des États-Unis. Washington a aussitôt réagi indiquant dans un communiqué que "les accusations portées par le gouvernement vénézuélien selon lesquelles les États-Unis seraient impliqués dans une conspiration pour un coup d'État et une déstabilisation sont sans fondement et fausses".
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Pour preuve de ce supposé coup d'État, le président socialiste a cité un document signé par le maire de Caracas, le dirigeant de l'opposition Leopoldo Lopez, incarcéré depuis un an, et Maria Corina Machado, destituée de son mandat de députée en 2014, intitulé "Accord national pour la transition", diffusé par la presse locale le 11 février et qui présente une série de propositions politiques et économiques.
"Ce n'est qu'à travers la justice que nous pourrons faire échouer ces tentatives de coups d'État et offrir une paix permanente (...). Ceux qui sont derrière ces tentatives de coup d'État doivent payer (...) en cellule, ils doivent aller en prison", a ajouté Nicolas Maduro.
Accusé d’être l’instigateur des manifestations antigouvernementales
Antonio Ledezma, 59 ans, est un vétéran de l'opposition vénézuélienne. Il a été sénateur, député et gouverneur du district de Caracas avant d’être élu maire de Caracas en 2009 puis réélu à cette fonction en 2013.
Ce dernier a été arrêté peu après 17 h 00 (21 h 30 GMT). Il a annoncé sur Twitter l'arrivée des policiers sur son lieu de travail. "Mon bureau est perquisitionné en ce moment même par des policiers du régime", a-t-il écrit.
Le président Maduro accuse également Antonio Ledezma, qu'il surnomme "le vampire", d'être un des instigateurs des manifestations antigouvernementales initiées par des étudiants pour protester contre l'insécurité, l'inflation et les pénuries au Venezuela au cours desquelles 43 personnes ont été tuées entre février et mai 2014. Il lui reproche aussi d'avoir participé au mouvement "La Salida" ("La Sortie") qui vise à obtenir sa chute.
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Le président, élu sur le fil en avril 2013 après le décès d’Hugo Chavez, emploie la même rhétorique que son mentor et prédécesseur, dénonçant régulièrement des tentatives de putsch orchestrées par la droite locale, soutenue par des complices aux États-Unis et en Colombie, sans jamais apporter de preuves de ces complots.
Le Venezuela traverse depuis plusieurs mois une crise économique et sociale grandissante que Nicolas Maduro ne parvient pas à juguler.
Avec AFP