
La Cour de cassation a refusé mercredi d’extrader l’ancien policier argentin, Mario Sandoval, accusé d’avoir été un tortionnaire sous la dictature de 1976 à 1983. Cet exilé a acquis la nationalité française dans les années 1980.
Il est arrivé en France juste après la chute de la dictature argentine, en 1983. Mario Sandoval, cet ancien policier argentin de 62 ans, est accusé par Buenos Aires d’avoir été un tortionnaire pendant les sept années de régime autoritaire, entre 1976 et 1983. La Cour de cassation a refusé, mercredi 18 février, de l'extrader. La justice argentine avait lancé un mandat d’arrêt en 2012 à l’encontre de cet exilé soupçonné de meurtres, de séquestrations et de tortures.
En mai 2014, la France avait commencé par répondre favorablement à la requête argentine. La Cour d’appel de Paris avait autorisé son extradition, mais sur un seul point : l’enlèvement le 30 octobre 1976 d’Hernan Abriata, un étudiant en architecture qui n’a plus jamais donné signe de vie.
Mario Sandoval, qui a toujours nié les faits et dénoncé une "chasse à l’homme", s’était alors tourné vers la Cour de cassation, cinq jours après la décision de la Cour d’appel. "Je ne suis pas la personne que vous cherchez", avait-il affirmé, en avril 2014, évoquant une ténébreuse thèse du complot.
Réexamen devant la cour d'appel
Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés entre 1976 et 1979, à l'École de mécanique de la marine (Esma), un centre de torture emblématique de la dictature où ont disparu quelque 5 000 personnes, souvent jetées depuis des avions dans le Rio de la Plata.
Malgré la décision judiciaire de ce mercredi, l'affaire n'est pas terminée. La Cour de cassation a renvoyé l'affaire devant la cour d'appel de Versailles pour qu'elle soit à nouveau examinée.
L'avocate de l'Argentine, Sophie Thonon-Weisfred, a dit sa déception. "Mais la chance que nous avons, et qui n'est pas courante en matière d'extradition (...) c'est que nous avons de nouveau la possibilité d'être entendus", a-t-elle nuancé.
Environ 600 centres de détention clandestins ont été utilisés en Argentine, dans la majorité des 30 000 victimes du régime ont disparu, selon des chiffres d'ONG.
Avec AFP