![Un sommet à Washington pour contrer "l'extrémisme violent" Un sommet à Washington pour contrer "l'extrémisme violent"](/data/posts/2022/07/20/1658296783_Un-sommet-a-Washington-pour-contrer-l-extremisme-violent.jpg)
Organisée dans la foulée des attentats de Paris, un sommet contre "l'extrémisme violent" réunit, de mercredi à vendredi, les ministres et responsables de soixante pays à Washington pour étudier des réponses autres que militaires.
Comment "contrer l'extrémisme violent" ? Entre l'organisation de l'État islamique (EI), Al-Qaïda, Aqmi, Ansar Al-Charia, Boko Haram ou les Shebab cette question concerne aujourd’hui bon nombre d'États, du Pakistan au Nigeria en passant par le Yémen, la Somalie ou la Libye, où l’on ne compte plus les victimes du terrorisme.
Soixante pays se réunissent donc à Washington, du 18 au 20 février, pour un sommet qui tentera d’apporter des éléments de réponses. Jeudi, le sommet réunira notamment Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, les ministres de l'Intérieur français et britannique, Bernard Cazeneuve et Theresa May.
Les ministres des Affaires étrangères de Jordanie et du Japon, Nasser Judeh et Yasuhide Nakayama, ainsi qu'Iyad Madani, secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) seront également présents. L’Égypte, qui vient de lancer des frappes aériennes sur la Libye contre des groupes affiliés à l’EI enverra son ministre des Affaires étrangères. Le président Barack Obama s'exprimera mercredi et jeudi.
Un sommet qui ne se focalise pas sur l’EI
Annoncée par Washington après les attentats de Paris et avant ceux de Copenhague, la réunion doit proposer une approche totalement différente de celle mise en œuvre après le 11-Septembre. Les États-Unis veulent une approche globale et sur du long terme. "Nous avons besoin de réponses qui aillent au-delà du niveau militaire, au-delà de la force", a déclaré Joe Biden, vice-président américain, lors d'une table ronde dans une annexe de la Maison blanche, en ouverture des travaux.
Le sommet a par ailleurs choisi de s’en prendre à "l'extrémisme violent", sans cibler particulièrement l’islamisme radical ni l’EI, même si l’organisation a focalisé beaucoup de l’attention internationale et médiatique . "Nous devons être réalistes, c'est un investissement de long-terme", a dit l'un des responsables américains.
Une approche qui soulève les critiques des adversaires républicains de Barack Obama, qui estiment que l’islam radical est le seul responsable des maux d’aujourd’hui . Le représentant Michael McCaul notamment dénonce une incompréhension de la nature des menaces actuelles. "Comment peut-on vaincre un ennemi qu'on ne nomme pas ?" s'est interrogé l'élu. Mais l'administration Obama argue que les attaques récentes ne peuvent trouver "absolument aucune justification" dans aucune religion.
Partage d’informations et bonnes pratiques
Parmi les objectifs déclarés, celui d'améliorer le partage d'informations et de bonnes pratiques, et d'encourager la collaboration entre société civile, communautés et secteur privé d'un côté, et autorités de l'autre. "Nous voulons organiser un vaste réseau pour combattre l'extrémisme violent", a expliqué un haut responsable de l'administration américaine. "Nous allons écouter le secteur privé, les villes du monde, les ONG et tous ceux qui peuvent contribuer à apporter une solution", a déclaré un autre responsable.
Autre chantier considérable, la lutte contre la radicalisation au sein des communautés. Les pays invités entameront une réflexion pour freiner la tentation du jihad dans les pays européens, mais aussi aux États-Unis, au Canada ou en Australie. En octobre dernier, un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU estimait que 15 000 combattants, issus de plus de 80 pays dont certains n’ont jamais connu de menace liée au terrorisme islamique, ont grossi les rangs de l’EI depuis 2010.
Avec AFP