Face à l’inflation des coûts des derniers Jeux olympiques, Paris, qui hésite toujours à entrer en lice pour 2024, table sur un projet économe. Une organisation à Paris coûterait, en théorie, huit fois moins que celle de Sotchi (Russie), en 2014.
Le président du comité français du sport international (CFSI) Bernard Lapasset a remis, jeudi 12 février, son rapport d’opportunité sur une éventuelle candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques 2024. Il en a profité pour réitérer l’un des points sur lesquels la capitale française base l’essentiel de son argumentaire : le souhait général de proposer une candidature "financièrement responsable".
Le coût d’une organisation des JO-2024 à Paris ne dépasserait pas, selon l’estimation menée par Lapasset, les 4,5 milliards d’euros. Un montant qui n'a rien à voir avec ceux des précédents Jeux olympiques. Sotchi, en 2014, avait coûté 36 milliards d'euros.
À Londres, deux ans plus tôt, le gouvernement britannique avait dû s'acquitter d'une facture de 11,5 milliards d'euros. Et la Chine, qui avait accueilli la manifestation sportive internationale en 2008, n'avait guère été plus économe (26 milliards d'euros).
"Les Jeux financent les Jeux"
Le budget des JO-2024 à Paris serait ainsi divisé en une partie opérationnelle (budget Cojo) de 3,2 milliards d'euros auxquels il faut retrancher 1,8 milliard d’euros apportés par le CIO soit un reliquat de 1,4 milliard d’euros.
Cette somme est traditionnellement compensée par les ventes de billets et les recettes marketing perçues auprès des sponsors nationaux.
"Les Jeux financent les Jeux", a indiqué Lapasset, détaillant la destination des fonds : les installations temporaires, le transport et le logement des athlètes... Le budget Cojo serait lui financé exclusivement par des fonds privés (97%), l'infime part d'argent public sera entièrement dédiée à la prise en charge d'une partie des dépenses des Jeux paralympiques.
La candidature soumise au Conseil de Paris en avril
L'autre budget, le budget hors-Cojo, est estimé à 3 milliards d'euros, dont 1 milliard destiné à la construction ou rénovation des installations sportives (piscine, travaux du stade de France...), et 2 milliards d'euros consacrés à des constructions extra-sportives, notamment le Village olympique destiné à être reconverti par la suite, et les travaux d'aménagement des transports pour favoriser l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.
Lapasset a expliqué que, selon la destination finale des équipements, l'origine des fonds serait différente. "Si le Village olympique est transformé en logements, il y aura des fonds privé. S'il devient une université, ce sera des fonds publics..."
Dans la foulée de la réception du document, la maire PS de Paris Anne Hidalgo a annoncé qu’elle soumettrait la candidature de la capitale à l'organisation des JO-2024 au vote du Conseil de Paris en avril 2015.
"Fin mars, je soumettrai la candidature aux vingt mairies d'arrondissement. En avril, je consulterai le Conseil de Paris", a-t-elle dit.
Avec AFP