envoyée spéciale à Bata – La Tunisie a la difficile tâche de jouer son quart de finale face au pays hôte, la Guinée équatoriale. Les Aigles de Carthage ne se montrent pourtant pas spécialement inquiets. Ils visent déjà la finale et un trophée qui leur échappe depuis 2004.
Trois ans après leur dernier quart de finale lors de la Coupe d'Afrique des nations, les Aigles de Carthage ont les crocs. Alors qu'ils avaient perdu en 2012 face au Ghana après un séance de tirs au but, les Tunisiens comptent bien se défaire de la Guinée équatoriale, samedi 31 janvier dans le stade de Bata. "J'espère qu'on va faire un bon match pour faire oublier onze ans de déception", a ainsi déclaré le milieu de terrain Mohamed Ali Moncer avant le dernier entraînement de l'équipe.
Le dernier et unique trophée de la CAN soulevé par la Tunisie remonte en effet à 2004. Depuis cette époque, l'équipe n'a jamais réussi à dépasser le stade des quarts de finale. Mais depuis un an, la sélection maghrébine est entrée dans une nouvelle ère avec l'arrivée de l'entraîneur belge Georges Leekens. En douze rencontres, il affiche un bilan positif avec six victoires, cinq nuls et une seule défaite contre la Belgique en match amical. "C'était pour les mettre en confiance avant la Coupe du monde !", a-t-il plaisanté en conférence de presse.
"Un groupe plus solidaire qu'avant"
Malgré un début de compétition plutôt mitigé (deux nuls et une victoire), le coach de la Tunisie sent que ses joueurs montent en puissance et montrent un visage de gagnant. "On a vécu beaucoup de choses ces dernières semaines qui font que notre groupe est plus solidaire qu'avant, a-t-il résumé. On a montré du caractère, de bonnes qualités et qu'on était positifs. On peut compter sur notre mental et sur notre discipline."
Georges Leekens sait toutefois qu'il aura fort à faire face au pays hôte. Même si la Tunisie, deuxième nation africaine au classement Fifa, fait figure de favorite, la Guinée équatoriale a montré de belles choses lors de la phase de poules : "On a commencé à étudier notre adversaire. Il nous a impressionnés contre le Gabon. Son dernier match était fantastique."
Les joueurs du Nzalang Nacional pourront aussi compter sur la présence de leurs supporters. Le stade de Bata sera acquis à leur cause, mais cela n'inquiète pas outre mesure le coach des Aigles de Carthage. "On a joué dans des circonstances pareilles en Égypte. Maintenant, on n'a rien à perdre. Quand tu as peur, tu perds", a-t-il insisté. "Personne ne pourra nous déstabiliser. On a montré que le football tunisien est de nouveau à un bon niveau, pas le premier, mais on doit être fier de cela", a-t-il ajouté.
"Le quart de finale n'existe pas, c'est la finale qui compte"
Du côté des joueurs, l'idée de jouer face à des tribunes remplies de supporters équato-guinéens n'est pas non plus perçu comme un handicap. "C'est leur Coupe d'Afrique. C'est chez eux. Ils ont être motivés, mais nous aussi. Ce qui est bien, c'est qu'on va jouer dans un stade plein", a assuré le défenseur Syam Ben Youssef. "C'est un stade très beau, avec de bonnes conditions. La pelouse est merveilleuse. En plus, on joue à un horaire adéquat pour le football (20 h 30, NDLR)", a-t-il ajouté.
Pressé d'en découdre, ce joueur qui évolue en Roumanie voit déjà plus loin et rêve d'une finale : "Il faut gagner. On a encore trois matches. Il faut donner le maximum et ne plus rien calculer." Un avis partagé par son sélectionneur. Même s'il insiste sur le fait que les Tunisiens "sont modestes", Georges Leekens a de grandes ambitions pour son équipe en pleine reconstruction : "Le quart de finale n'existe pas, c'est la finale qui compte."