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Attaque de Boko Haram au Cameroun : plusieurs morts, des dizaines d'otages

Boko Haram a lancé dimanche, dans l'Extrême-Nord du Cameroun, un nouveau raid meurtrier, enlevant une soixantaine de personnes, alors que l'armée tchadienne se déploie dans cette zone afin de stopper les attaques du groupe islamiste nigérian.

Il s’agit du plus grand rapt attribué à Boko Haram en territoire camerounais depuis le début du conflit. Dimanche 18 janvier, au moins 60 personnes, dont de nombreux enfants, ont été enlevées dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun lors d’un raid attribué aux islamistes nigérians, ont annoncé des responsables militaires et gouvernementaux camerounais. Au moins trois personnes ont été tuées pendant cette attaque, a-t-on ajouté de mêmes sources.

>> À lire sur RFI : "Idriss Déby appelle les pays africains à s’engager contre Boko Haram"

L’attaque s’est déroulée tôt dimanche matin dans le village de Mabass et d’autres villages voisins, proches de la frontière avec le Nigeria. "D’après les premières informations, environ 30 adultes, pour la plupart des bergers, et une cinquantaine de jeunes filles et garçons âgés de 10 à 15 ans ont été enlevés", a déclaré un officier de haut rang camerounais déployé dans le nord du pays. L’armée est intervenue et les échanges de tirs avec les assaillants ont duré environ deux heures, selon l’officier.

De nombreux habitants de la zone, de même que la plupart des policiers et gendarmes en poste dans les localités proches de la frontière, ont fui plus à l'intérieur des terres afin de se prémunir de ces raids.

Déploiement de soldats tchadiens en cours

Cette attaque intervient alors que le Tchad a commencé à déployer ses troupes au Cameroun pour combattre Boko Haram, affichant aussi sa volonté de reprendre la ville stratégique de Baga, située dans le nord-est du Nigeria, sur les rives du lac Tchad, tombée aux mains du groupe islamiste début janvier. Un convoi de 400 véhicules militaires tchadiens, ainsi que des hélicoptères de combat, ont pénétré samedi au Cameroun, le président Idriss Deby soulignant qu'elles devaient être "opérationnelles" dimanche.

"Nous allons progresser demain (lundi) vers l'ennemi" a déclaré à l'AFP dimanche soir à Maltam (nord du Cameroun) le colonel tchadien Djerou Ibrahim, qui dirige l'opération.

"Des combattants de Boko Haram ont fait irruption ce matin (dimanche, NDLR) dans deux villages de la zone de Tourou, dans l'arrondissement de Mokolo (région de l'Extrême-Nord, à environ 200 km de Maltam). Ils ont incendié les concessions et sont repartis avec une soixantaine de personnes. La plupart de ces personnes sont des femmes et des enfants", a affirmé à l'AFP un officier de policier basé dans la zone, précisant que "l'attaque a fait des morts" sans pouvoir donner de chiffre.

Il s'agit du plus important rapt perpétré dans la région camerounaise de l'Extrême-Nord par les insurgés islamistes nigérians, dont les incursions dans ce secteur sont récurrentes depuis des mois.

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Le président Idriss Déby Itno visite les troupes tchadiennes
Attaque de Boko Haram au Cameroun : plusieurs morts, des dizaines d'otages

Avec AFP et Reuters