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Crise politique haïtienne : Martelly annonce un gouvernement de consensus

Au cœur d'une grave crise politique depuis trois ans, le président haïtien Michel Martelly a annoncé, vendredi, qu'il formerait dans les 48 heures un gouvernement de consensus avec comme Premier ministre l'ancien maire de Port-au-Prince Evans Paul.

Le président haïtien Michel Martelly a annoncé, vendredi 16 janvier, son intention de former un gouvernement de consensus d'ici les prochaines 48 heures, s'exprimant quelques jours après la dissolution du Parlement du pays.

Lors du discours à une nation en proie à une crise politique depuis trois ans, Michel Martelly a ajouté qu'il mènerait le pays vers la tenue de nouvelles élections législatives, ce qui constitue l'une des principales revendications de l'opposition, et de la population.

S'exprimant devant des dirigeants politiques et des membres du corps diplomatique, le président haïtien a précisé qu'il nommerait d'abord un nouveau Premier ministre avant d'utiliser ses pouvoirs exécutifs pour désigner un gouvernement et une nouvelle autorité électorale.

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"La faiblesse de nos institutions et en particulier l'échec de la [...] législature, ne peut plus durer. Il y a urgence à corriger ces défauts le plus vite possible car le plus grand perdant de cette crise reste la nation haïtienne", a déclaré Michel Martelly.

En temps normal, le Premier ministre et l'autorité électorale devraient être avalisés par le Parlement. Mais depuis la dissolution de ce dernier, Michel Martelly doit gouverner par décret. "J'assume la responsabilité de cette situation", a déclaré Michel Martelly, accusé de corruption et d'autoritarisme par ses détracteurs.

Evans Paul nommé Premier ministre sans l'aval du Parlement

Le président haïtien a tenté de calmer l'opposition le mois dernier en choisissant l'ancien maire de Port-au-Prince Evans Paul comme Premier ministre. Un choix que le Parlement avait refusé mais Michel Martelly est passé outre. Il a par ailleurs annoncé qu'un nouveau gouvernement serait composé au cours du week-end.

En réaction, quelque 1 500 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Port-au-Prince, pour affirmer leur opposition au président haïtien.

"Martelly voulait tout contrôler et, maintenant, de fait, il contrôle tout. Nous protestons pour dire à Martelly : ce pays n'est pas uniquement pour toi. Nous voulons qu'il soit arrêté et qu'il soit jugé pour ses crimes financiers", a déclaré Arnold Elie, l'un des manifestants.

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Haïti, État le plus pauvre du continent américain, peine toujours à se remettre du tremblement de terre de 2010 qui l'a ravagée, détruisant une grande partie de la capitale Port-au-Prince.

La prochaine élection présidentielle est prévue à la fin de l'année à Haïti. Pour les élections municipales et législatives, il faudra attendre au moins l'été en raison notamment de la complexité logistique de tels scrutins.

Avec Reuters