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Cuba : Washington applique les mesures d'assouplissement de l'embargo

Washington assouplira dès vendredi certaines restrictions sur les relations commerciales et les voyages entre Cuba et les États-Unis, un des premiers signes tangibles du rapprochement annoncé en décembre dernier entre les deux ex-ennemis.

Toucher "le Cubain moyen" et donner corps au rapprochement historique amorcé entre les États-Unis et l’île communiste. C’est l’objectif affiché de Washington en annonçant, jeudi 15 novembre, que certaines restrictions commerciales entre les deux anciens ennemis seraient allégées dès vendredi.

"L'annonce d'aujourd'hui (jeudi) constitue une étape supplémentaire vers la fin d'un système qui ne fonctionne pas et met en place des mesures qui soutiennent la liberté politique et économique du peuple cubain", a déclaré le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, cité dans un communiqué.

Les possibilités de voyages sur l'île communiste tout comme les transferts de fonds de migrants cubains ainsi que les échanges dans des domaines clés tels que les télécommunications seront étendus par Washington.

L'embargo économique américain, décrété en 1962 contre Cuba, demeure toutefois en place et devra encore être levé par le Congrès des États-Unis.

Les Américains bientôt de retour à Cuba

Les mesures, qui paraîtront vendredi au journal officiel, formalisent le rapprochement historique entre les États-Unis et Cuba annoncé par le président Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro le 17 décembre dernier.

Si les voyages touristiques sont toujours interdits, les possibilités de visites d'Américains vers Cuba sont grandement élargies à condition qu'elles entrent dans des catégories réglementaires allant de la visite familiale aux voyages d'affaires.

Douze catégories sont autorisées dont les voyages à but d'enseignement, pour la recherche professionnelle, pour des activités religieuses, des performances artistiques ou des compétitions sportives.

Les Américains pourront désormais utiliser leurs cartes de crédits à Cuba.

Le plafond pour l'envoi d'argent de la part des migrants depuis les États-Unis vers Cuba passera de 500 à 2 000 dollars par trimestre. Ces transferts de fonds n'ont pas de plafond lorsqu'il s'agit de développer une société commerciale ou de financer un projet humanitaire. Les colis personnels pour des cadeaux seront autorisés.

Priorité aux télécoms et à l'internet

Du côté des échanges commerciaux, les services financiers sont assouplis, les institutions financières américaines pouvant désormais ouvrir des comptes à Cuba afin de faciliter les paiements pour des transactions autorisées.

En matière d'exportations, les entreprises américaines seront autorisées à vendre des matériaux de construction au secteur privé.

Point clé de cette ouverture des échanges, les exportations dans le secteur des télécommunications seront encouragées, que ce soit au niveau des infrastructures, des logiciels ou des terminaux grands publics.

"Nous essayons d'encourager les compagnies de télécommunications et fournisseurs d'internet basées aux États-Unis de s'engager à Cuba", a indiqué un haut responsable de l'administration américaine lors d'une conférence téléphonique.

Opposé à l'assouplissement des sanctions à l'encontre de Cuba, le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, a protesté dans un communiqué jeudi. "Cela représente une aubaine pour le régime de Castro qui sera utilisée pour financer sa répression vis-à-vis des Cubains ainsi que ses activités contre les intérêts nationaux américains en Amérique latine et ailleurs", a affirmé cet élu d'origine cubaine.

Avec AFP