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Des élections au féminin grâce à la réforme du code électoral

, correspondance au Maroc – Le pouvoir veut accroître la représentativité des femmes en politique et impose que 12 % des sièges à pourvoir lors des élections locales du 12 juin leur soient réservés. De nombreuses Marocaines en profitent pour se lancer en politique.

C’est la première fois que Sorayya participe au défilé du 1er mai, à Tétouan. Elle est venue manifester avec des amies, en cachette de sa famille. A l’évocation de la réforme du code électoral, qui impose un taux de représentativité des femmes de 12 % aux élections locales du 12 juin, le visage de Sorraya s’illumine : "Les prochaines élections communales, c’est une chance pour nous. Nous devons davantage nous faire entendre, participer aux mouvements collectifs, défendre nos droits. C’est pour cela que je suis là. Si nous ne le faisons pas, nous resterons toujours derrière l’homme."

En 2003, lors des dernières élections communales, les femmes n’avaient obtenu que 0,54 % des sièges. A l’annonce de la réforme du code électoral, les organisations politiques, en manque de candidates, se sont tourné vers les militantes associatives.

Etaouira el-Berraj a ainsi été contactée par le Parti travailliste de Tétouan : "Ça a été pour moi l’occasion de sauter le pas. En tant que militante féministe, je connais les problèmes quotidiens des femmes. Nous ne pouvons plus nous contenter de dénoncer les injustices, de rester spectatrices. Nous devons prendre part à la vie publique. Des quotas de 12 % réservés aux femmes, ce n’est pas suffisant, mais c’est un début. Les femmes vont de plus en plus se mobiliser, leur état d’esprit a déjà évolué."

Dans leur ensemble, les associations féministes considèrent que la place des Marocaines dans la société ne changera véritablement que quand l’administration leur confiera des postes de responsabilité.

Photos de Dominique Treilhou.