À la veille de la marche silencieuse organisée à Paris, 700 000 personnes se sont rassemblées, samedi, dans plusieurs villes du pays en hommage à "Charlie Hebdo" et aux victimes des attaques de ces derniers jours.
Trois jours après l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo, quelque 700 000 personnes ont manifesté, samedi 10 janvier, dans plusieurs villes du pays, pour honorer la mémoire des 17 victimes des attentats de ces derniers jours.
"Aujourd'hui, 700 000 de nos concitoyens ont défilé sur l'ensemble du territoire national", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "Il s'agit là d'une réaction de sursaut républicain, de rassemblement".
Sans attendre la mobilisation de dimanche, 23 000 personnes selon la police, 30 000 selon la mairie, ont défilé en silence sur la promenade des Anglais à Nice. À Orléans, ville de 113 000 habitants, 22 000 personnes défilaient dans la matinée, à Pau, elles étaient 31 000, selon la police - et 40 000 selon la mairie -, soit près de la moitié de la population.
À Toulouse, 120 000 personnes, selon la police, ont défilé dans l'après-midi. Le cortège est parti symboliquement à des allées Jean-Jaurès, le fondateur du journal "L'Humanité", assassiné en 1914. Le cortège silencieux a été ponctué de salves d'applaudissements et constellé d'affichettes "Je suis Charlie", "Je suis contre le racisme" ou " Je suis pour la laïcité". Les manifestants ont défilé derrière un groupe de plusieurs dizaines de journalistes brandissant des stylos ou la une de "Charlie Hebdo". Les élus de tous bords étaient aussi présents en grand nombre, certains ceints de leur écharpe tricolore, socialistes et UMP mêlés, non loin d'un imam d'un quartier populaire.
"Vivre ensemble, libres, égaux et solidaires"
Autre manifestation d'ampleur, à Nantes, où 75 000 personnes ont défilé. La foule, aux premiers rangs de laquelle de nombreux enfants, a pris position derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "Vivre ensemble, libres, égaux et solidaires", a constaté une journaliste de l'AFP.
À Lille, "autour de 40 000 personnes" ont participé à la marche citoyenne, a indiqué une porte-parole de la préfecture, un chiffre inhabituellement élevé dans cette ville de quelque 220 000.
Près de 45 000 personnes, selon la préfecture de police, ont défilé à Marseille, du Vieux Port à la Place Castellane, pour défendre "la démocratie, l'égalité et les libertés", à l'appel d'organisations de gauche. Un autre rassemblement est aussi prévu dimanche sur le Vieux-Port en même temps que la grande manifestation à Paris.
Les villes moyennes mobilisées
Les Français se sont également réunis dans des villes plus modestes : à Rouen 35 000 personnes étaient rassemblées, selon la police, soit un tiers de la population. À Besançon, où 22 000 personnes se sont réunies (police), un journaliste et un représentant de la police ont pris la parole pour rendre hommage aux victimes des attentats. À Lannion (Côtes d'Armor), le rassemblement a réuni quelque 3 500 personnes, 4 000 à Bourges (Cher) ou encore plus de 5 000 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
À Martigues (Bouches-du-Rhône) 4 000 personnes ont participé à une marche, selon la police municipale, dans cette commune de 47 000 habitants. À Gap, ils étaient 6 000 et à Briançon (Hautes-Alpes) 2 200.
À Sens (Yonne), 3 000 personnes se sont rassemblées (municipalité), entre 1 500 et 2 000 (organisateurs) à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et 3 000 personnes à Privas, préfecture de l'Ardèche.
Dimanche, une très grande manifestation est prévue à Paris entre la place de la République et la place de la Nation, rassemblant la quasi-totalité des dirigeants politiques, syndicaux et religieux du pays, en présence du président François Hollande et de plusieurs dirigeants étrangers.
Avec AFP