La communauté internationale a vivement réagi à l’attentat perpétré mercredi dans les locaux de "Charlie Hebdo", à Paris. Tous condamnent une attaque "terrifiante" contre la liberté de parole.
Fusillade "terrifiante", "attentat contre la liberté de parole", "violence terrible". Des voix indignées se sont élevées aux quatre coins du monde, mercredi 7 janvier, après l’attentat ayant fait au moins 12 morts au siège de l'hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo", à Paris.
Premier à réagir, le chef du gouvernement britannique David Cameron a dénoncé des "meurtres révoltants" et "écœurants" sur son compte Twitter. "Nous nous tenons aux côtés du peuple français dans le combat contre le terrorisme et pour la défense de la liberté de la presse", a-t-il ajouté.
Outre-Atlantique, Barack Obama a condamné avec la plus grande fermeté "un acte de violence terrible". "Nos pensées vont à nos alliés français […] Si les auteurs sont encore en liberté, nous les pourchasserons et nous coopérerons avec les Français dans ce but", a assuré le président américain, parlant d’une fusillade "terrifiante". "La France est le plus ancien allié de l'Amérique et elle a été côte à côte avec les États-Unis dans la lutte contre les terroristes qui menacent notre sécurité commune et le monde."
"La France et la ville de Paris, où a eu lieu ce terrible attentat, offrent au monde un exemple permanent qui perdurera bien au-delà de la vision de haine de ces assassins", a-t-il ajouté.
Son ministre des Affaires étrangères, John Kerry, francophone et francophile, a lui tenu à parler en français lors d'une conférence de presse en direct à Washington afin de s'"adresser directement aux Parisiens et à tous les Français pour leur dire que tous les Américains se tiennent à leurs côtés". Le chef de la diplomatie américaine, dont une partie de la famille est française et qui est un habitué de Paris, a exprimé "l'horreur, la colère et la condamnation de ce terrible acte de violence".
"Nous sommes également solidaires de votre engagement dans la bataille, la lutte, contre l'extrémisme et de votre détermination à protéger la valeur qui fait si peur aux extrémistes et qui a toujours uni nos deux pays : la liberté", a poursuivi John Kerry.
Le directeur du FBI, James Comey, a quant à lui déclaré que ses services coopéraient avec la police française pour tenter de retrouver et traduire en justice les auteurs de l'attaque.
"Un attentat contre la liberté de parole et la liberté de la presse"
La chancelière allemande Angela Merkel, attendue dans l'après-midi à Londres, a elle qualifié cet attentat, le pire perpétré contre un organe de presse en France, d'"abominable". "Cet acte n'est pas seulement un attentat contre la vie de citoyens français et leur sécurité. Il s'agit aussi d'un attentat contre la liberté de parole et la liberté de la presse, des éléments fondamentaux de notre culture de liberté démocratique."
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"Il s'agit d'un acte barbare et d'un attentat honteux contre la liberté de la presse. Mes pensées vont aux victimes et à leurs familles, a de son côté affirmé Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan. Nous affirmons notre solidarité entière avec la France, notre allié. Les alliés se tiennent côte à côte dans la lutte contre le terrorisme."
Le président russe Vladimir Poutine a, lui aussi, "dénoncé fermement le terrorisme" et présenté "ses condoléances aux proches des victimes, ainsi qu'aux Parisiens et à tous les Français", a ajouté le porte-parole selon la même source.
La Ligue arabe et Al-Azhar, principale autorité de l'islam sunnite, se sont également prêtés à ce concert de condoléances, l'université Al-Azhar soulignant que "l'islam dénonce toute violence". Le pape François a lui aussi condamné avec la "plus grande fermeté" cet "horrible attentat".
La France "touchée dans son cœur"
En France, le chef de l'État François Hollande, tout comme le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, a estimé que la France était "touchée en son cœur" et que chaque Français était "horrifié". Le président a décrété une journée de deuil national jeudi. Parallèlement, des rassemblements ont été organisés dans plusieurs grandes villes de France, mercredi, réunissant quelque 100 000 personnes au total, selon un décompte de l’AFP.
Selon un rescapé, les agresseurs ont fait irruption lors d'une conférence de la rédaction et crié : "Nous avons vengé le prophète !" et "Allah akbar", a affirmé une source policière. Parmi les morts figurent les dessinateurs Charb (également directeur de la publication), Cabu, Wolinski et Tignous, le chroniqueur et économiste Bernard Maris, ainsi que deux policiers.
Avec AFP et Reuters