Depuis les révélations du médecin légiste camerounais André Mouné sur la mort du footballeur Albert Ebossé, décédé dans l’enceinte de son club algérien, la JS Kabylie, en août dernier, les réactions affluent et la polémique enfle.
Quatre mois après la mort du footballeur camerounais de la JS Kabylie Albert Ebossé, l’enquête menée par la justice algérienne n’a toujours pas livré le scénario exact du décès. Pire, depuis quelques jours, la thèse défendue par les autorités est mise à mal par un rapport d’autopsie mené par un médecin camerounais sur demande de la famille du défunt.
L’enquête menée par l’anatomo-pathologiste André Mouné, consécutive à la pratique d’une autopsie privée, aurait révélé qu’Ebossé était mort "des suites d'une agression brutale avec polytraumatisme crânien".
Ces conclusions, publiées en début de semaine, n’ont pas manqué de faire réagir. "C'est totalement farfelu : Ebossé est tombé sur le terrain et a été évacué par une ambulance à partir de là", a expliqué un dirigeant du club kabyle, contacté jeudi par l'AFP. "C'est à croire qu'il a été écrasé par un autobus", ironise-t-il, en référence aux résultats du rapport du docteur Mouné. "Tout cela n'est que mensonge et manipulation. Mais à quelle fin ?", s'interroge-t-il.
Les autorités algériennes prudentes
Du côté des autorités algériennes, en revanche, l’heure est désormais à la prudence. "Nous n’avons aucun commentaire à faire sur la mort d’Albert Ebossé. Le dossier est actuellement entre les mains de la justice algérienne. Tout ce qui est rapporté ici et là, ne sont finalement que des articles de presse", a expliqué jeudi à la presse le ministre algérien des Sports Mohamed Tahmi.
En parallèle, la justice algérienne a affirmé que l’enquête suivait son cours. Le ministre algérien de la Justice Tayeb Louh a déclaré jeudi que "l'enquête préliminaire [était] terminée et le dossier, avec tous les éléments, transféré au parquet". Il a également ajouté que le parquet devrait prochainement "nommer un juge d'instruction et inculper toute personne impliquée dans sa mort directement ou par négligence".
Il a refusé de s’étendre sur les conclusions de la contre-autopsie réalisée par le docteur Mouné, tout en insistant sur le fait que "chaque partie, conformément à la loi, {pouvait] présenter ses observations à la justice".
Avec AFP