
Le gouvernement kényan a dissous 510 ONG, dont 15 pour "financement terroriste". Ces mesures font suite à de nombreuses critiques contre les autorités jugées incapables d'empêcher les attaques meurtrières des islamistes.
Soupçonnées d’être en relation avec des activités criminelles, 510 ONG et associations diverses ont été dissoutes par les autorités kényanes, mardi 16 décembre. Une quinzaine d’entre elles sont accusées d’avoir recueilli des fonds pour financer des activités terroristes, tandis que les autres n’ont pas publié leurs comptes conformément à la loi.
"Certaines ONG ont été et continuent d'être utilisées pour des activités criminelles, notamment comme circuits de financement du terrorisme au Kenya et dans la Corne de l'Afrique", a expliqué dans un communiqué le Conseil de coordination des ONG. Ce dernier a également assuré avoir "gelé leurs comptes bancaires et transmis les informations les concernant aux agences de sécurité gouvernementale pour une action immédiate".
Une liste des 510 ONG a été publiée par le Conseil, mais sans indiquer lesquelles sont soupçonnées de terrorisme. La liste comporte essentiellement des organisations œuvrant dans le développement ou les projets de santé locaux, le microcrédit, des orphelinats ou des associations culturelles. Aucune ONG internationale ne semble y figurer, d’après l’AFP.
Cette décision fait suite à de nombreuses critiques à l’égard du gouvernement. Celui-ci est accusé d'avoir été incapable jusqu'ici d'empêcher la multiplication des attaques revendiquées par les islamistes somaliens shebab dans le pays. En septembre 2013, l’assaut du centre commercial de Westgate, à Nairobi, avait notamment fait plus d’une soixantaine de morts.
Des premières mesures avait été prises début décembre avec le limogeage du ministre de l'Intérieur Joseph Ole Lenku et du chef de la police kényane, David Kimaiyo, après une attaque des shebab ayant fait 36 morts dans une ville frontalière de la Somalie.
Le Parlement kényan débat actuellement d'un projet de durcissement de la législation en matière de sécurité, un texte critiqué par la presse et l'opposition qui jugent qu'il menace les libertés publiques.
Avec AFP