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La santé de Jason Rezaian, journaliste détenu en Iran, "se détériore"

La mère et le frère du reporter irano-américain Jason Rezaian, détenu en Iran depuis cinq mois, ont dit lundi à France 24 ignorer les raisons exactes de sa détention et s'inquiéter pour sa santé. Ils espèrent qu'une date de procès sera fixée bientôt.

Lundi 15 décembre, l’antenne anglophone de France 24 a reçu Mary et Ali Rezaian, la mère et le frère de l'Irano-Américain Jason Rezaian, détenu en Iran depuis presque cinq mois.

"Au bout de tout ce temps de détention, sa santé se détériore. La prison où il est détenu est un endroit froid, et je veux lui apporter des vêtements chauds", a raconté sa mère, qui veut se rendre prochainement en Iran pour soutenir son fils. Elle a pu lui parler au téléphone le jour de Thanksgiving, le 27 novembre dernier, a-t-elle raconté, émue.

Son frère Ali a dit espérer qu’un procès se tienne bientôt. "Je pense que d’ici un mois, d’après ce que je comprends, ils vont donner une date de procès. Une fois la date fixée, les autorités iraniennes disent qu’il aura droit à un avocat qui lui-même aura accès à son dossier." Ali Rezaian a dit ignorer les raisons exactes de l’arrestation de son frère.

Des accusations toujours obscures

Correspondant du "Washington Post" à Téhéran depuis 2012, Jason Rezaian a été inculpé samedi 13 décembre après avoir comparu longuement devant un tribunal. La nature des accusations portées contre lui ne sont cependant toujours pas claires et on ignore la date de sa prochaine comparution, a indiqué le journal.

Le journaliste, âgé de 38 ans, avait été arrêté le 22 juillet avec sa femme Yeganeh Salehi, journaliste au quotidien "The National" basé aux Émirats arabes unis, dans le cadre, selon les autorités, d'une affaire liée à la sécurité de la République islamique d'Iran.

Pétition pour sa libération

Yeganeh Salehi, 30 ans, avait été libérée sous caution en octobre, tandis que la semaine dernière, les autorités iraniennes ont annoncé que la détention de Jason Rezaian serait prolongée de 60 jours maximum.

La famille de Jason Rezaian a lancé une pétition pour réclamer sa libération.

Le secrétaire d'État américain John Kerry s'était dit dimanche "profondément déçu" par les informations selon lesquelles le correspondant du "Washington Post" à Téhéran, détenu depuis plus de quatre mois, avait été inculpé, et une libération sur caution lui avait été refusée. John Kerry s'est déclaré "bouleversé" par la manière dont avait été gérée l'affaire, accusant l'Iran de faire fi de la loi en ayant privé le journaliste de son droit à l'assistance d'un avocat.