Le Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme a qualifié de "discriminatoires" les mises en isolement basées sur des critères de nationalité. Une condamnation qui vise notamment Pékin, où sont retenus plusieurs Mexicains.
AFP - Le Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme a condamné vendredi les mises en quarantaine sur des critères de nationalité, "clairement dicriminatoires", pour lutter contre la grippe porcine.
"Personne ne devrait être placé en quarantaine seulement en raison de sa nationalité", a déclaré à la presse à Genève le porte-parole du Haut commissariat, Rupert Colville en évoquant le cas des Mexicains retenus en Chine.
"Ce serait inacceptable et clairement une discrimination, avec des effets négatifs tangibles pour les droits de la personne, ainsi que des pertes économiques, par exemple en ce qui concerne les voyages d'affaires", a-t-il ajouté.
M. Colville a spécifiquement dénoncé la mise en quarantaine de "Mexicains qui ne présentent pas de symptômes de la grippe, qui n'étaient pas au Mexique au cours de la dernière semaine" et "à l'évidence ne sont pas plus porteur du virus A(H1N1) que d'autres résidents du pays où ils se trouvent".
Le Mexique, pays le plus touché par le virus mutant A(H1N1) avec plus d'un millier de cas confirmés, a dénoncé durant le week-end des actes de discrimination envers ses ressortissants en Chine après le placement de certains d'entre eux en quarantaine, alors qu'ils ne présentaient pas des symptômes de grippe porcine.
Les autorités chinoises ont affirmé que les mesures de quarantaine ne visaient pas spécifiquement les étrangers. "En fait, la plupart de ceux concernés sont des citoyens chinois", selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ma Zhaoxu.
Le Mexique avait rapatrié mardi, depuis la Chine, à bord d'un avion charter certains de ses ressortissants placés en quarantaine.
Jeudi, d'autres personnes placées en isolement à Pékin et à Shanghai, chinois et étrangers, ont achevé leur période de quarantaine.
De son côté, l'ambassadeur du Mexique auprès de l'ONU à Genève a annoncé que son pays souhaitait la tenue d'un débat lors de la prochaine assemblée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur quelles mesures sont appropriées, et lesquelles sont injustifiables, en cas de flambées épidémiques.
"Personne ne veut mettre des limites à la souveraineté d'un Etat, mais en même temps nous avons besoin d'être certains qu'il y a un accord sur ce que sont des mesures justifiées", a déclaré vendredi à la presse M. Luis Alfonso de Alba.
Pour le diplomate mexicain un débat devrait avoir lieu à ce sujet lors de l'Assemblée générale de l'OMS qui doit se tenir à Genève à partir du 18 mai prochain.