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Une chaîne de télévision britannique a identifié un cadre indien derrière l'un des comptes Twitter les plus suivis par les partisans de l'EI. Un exemple extrême des "fanboys" du jihad sur Internet, un phénomène déjà analysé par France 24.
Recherché par la police indienne, "Mehdi" est aujourd'hui un homme aux abois. "Je ne résisterai pas s'ils viennent m'arrêter", a prévenu vendredi 12 décembre cet Indien musulman dans une interview avec un journaliste de la chaîne britannique Channel 4, qui l'identifie uniquement par son prénom et sa profession de "cadre dans un groupe indien à Bangalore".
Avant d'être démasqué par Channel 4, cet homme animait le compte Twitter @ShamiWitness, aujourd'hui supprimé. Avec 17 700 abonnés, ce canal de propagande anglophone était suivi par de nombreux combattants étrangers au sein de l'organisation État islamique (EI).
Ses tweets cumulaient une audience de deux millions de lectures par mois, selon la chaîne. Il saluait régulièrement les assassinats mis en scène par l'EI et la mémoire des jihadistes tombés au combat.
Toujours selon Channel 4, "Mehdi" aurait déclaré ne pas avoir rejoint les rangs du groupe État islamique car sa famille dépend financièrement de lui.
Sous sa véritable identité, il discutait sur les réseaux sociaux de "super-héros, de dîners-pizza avec ses amis et de soirées hawaïennes au bureau", rapportent les journalistes britanniques.
Mais le compte @ShamiWitness a tweeté à cinq reprises la vidéo de la mise à mort de l'humanitaire américain Peter Kassig et salué "la paix, l'autonomie, l'absence de corruption et la faible criminalité" prétendument apportées par l'EI.
"Je n'ai violé aucune loi"
"Je n'ai blessé personne, je n'ai violé aucune loi de mon pays," a dit le cyber-activiste à Channel 4. Les autorités locales pourraient en décider autrement, notamment au titre de la loi interdisant de s'attaquer aux pays alliés de l'Inde.
"Je ne savais que ce que les combattants ou les sympathisants de l'EI disaient dans leurs tweets publics," se défend encore "Mehdi".
Sans surprise, Wassim Nasr constate que l'auteur de @ShamiWitness "n'était donc depuis le début qu'un fanboy et rien d'autre". Le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24 a analysé le rôle de ces sympathisants de l'EI qui relaient la propagande de l'organisation à distance, à travers les réseaux sociaux.
>> À lire sur France 24 : L’EI et ses "Fanboys" sur Twitter
Malgré son audience et ses bonnes sources d'information, il ne s'agissait "ni d'un local, ni d'un militant de terrain, ni d'un témoin oculaire, ni d'un jihadiste, ni d'un expert", résume Wassim Nasr.
Selon Channel 4, "Mehdi" se définit lui-même comme "un musulman qui peut s'exprimer en anglais et faire passer un message qui dérange les ennemis des musulmans". Un activisme qui risque aujourd'hui de lui coûter cher.
Avec AFP